Au Burundi, les prix de l’électricité et de l'eau explosent
Economie

RFI, 02 septembre 2011

 Au Burundi, l'eau et l'électricité, qui font déjà l'objet de très forts délestages, viennent d'augmenter de manière très sensible : + 124% et + 270% respectivement. Et cette fois, le gouvernement semble décidé à ne pas céder, contrairement à ce qui est déjà arrivé, malgré le mécontentement suscité par une mesure impopulaire.

Début juin 2011, la Régie de production et de distribution des eaux et de l'électricité du Burundi (Regideso) avait décidé d’augmenter le prix de ses produits sans prévenir. Elle avait dû reculer devant la détermination de la société civile burundaise.

Trois mois plus tard, rebelote. Depuis le 1er septembre, le tarif de l’eau et de l’électricité a été augmenté. Augustin Ntiranyibagira, cadre de la régie des eaux, confirme qu’ « effectivement  il a été décidé de mettre en place de nouveaux tarifs et la première moitié vient d’être ajustée maintenant ».

En clair, l’électricité augmente de 124% en moyenne et l’eau de 270%, au lieu du double comme c’était prévu dans un premier temps. Mais ce que les autorités présentent comme une volonté d’apaisement ne passe pas. La société civile a tenté d’organiser, dans un grand hôtel de Bujumbura, une conférence publique dès hier après-midi pour décider de ce qu’elle allait faire.

Une tentative de réunion vite avortée. Des dizaines de policiers, fusils mitrailleurs à la main, sont entrés dans la salle et ont chassé manu militari la centaine de participants alors que la colère grandit : « La police est venue pour quoi faire ? Sans papiers, c’est la violation de la loi », dénonce l’un. « Si le gouvernement n’est pas prêt à trouver des solutions aux problèmes de la population, on va manifester », prévient un autre.

Pour les Burundais qui font face aujourd’hui à une pénurie d’essence, de sucre et parfois de bière, cette augmentation du tarif de l’eau et de l’électricité ne pouvait pas tomber au plus mauvais moment.