La Chine dans un nouveau scandale politico-financier au Burundi ?
Opinion

@rib News, 22/09/2011

Burundi : Silence, la Chine finance généreusement vos projets !

Par Nzokira Jean Paul

« L'ambassadeur de la République populaire de Chine au Burundi, Yu Xuzhong, et la ministre burundaise des Finances, Mme Clotilde Nizigama, ont procédé le vendredi 17 septembre 2011 à la signature d'un accord de coopération économique et technique d'un montant de 100 millions de Yuan, soit environ 15 millions de dollars qui constituent un crédit sans intérêts à accorder au Burundi » pouvait-on lire récemment à la Une du site ARIB.INFO.

Ce qui reste encore à faire, c’est découvrir à quoi ce crédit va servir au juste. Une source digne de foi fait état d’un autre scandale de même envergure que la vente du Falcon 50 ou des cahiers ougandais. L’accord de prêt signé entre la ministre burundaise des Finances et l’ambassadeur de Chine ne serait que la conséquence logique de la signature d’un contrat juteux de construction du réseau métropolitain de la dorsale de fibre optique du Burundi.

Un contrat de 15 millions de dollars aurait été signé le lundi 12 septembre 2011 entre la ministre burundaise des Télécommunications et la société chinoise Huawei. Si l’on considère que la Banque Mondiale a financé la construction du réseau de fibre optique de tout le pays (à l’exception bien entendu de la petite portion du réseau métropolitain) à hauteur de 17 millions de dollars, on se demande comment la ministre burundaise des Télécommunications a pu signer un tel contrat.

On note également que ce marché a été attribué de gré à gré, aucun appel d’offres international n’a été lancé, les marchés publics n’ont pas été informés et même la commission des marchés stratégiques n’a pas été consultée.

A l’heure où cette information nous parvient, la ministre Concilie Nibigira aurait refusé de communiquer sur ce contrat, de même qu’elle n’a transmis aucune copie du contrat à la Présidence de la République.

Avec la rumeur récurrente sur un imminent remaniement ministériel, la ministre Concilie Nibigira qui aurait perdu le soutien de son parti UPRONA, s’efforcerait de ne pas partir les poches vides. Mais a-t-elle vraiment agi seule ?

L’assemblée nationale devrait suivre de près ce marché, exiger des explications sur son caractère confidentiel et le cas échéant, arriver à annuler le contrat car la construction du réseau métropolitain ne peut pas coûter plus de huit millions de dollars !

Affaire à suivre …