Du Burundi à... la Pévèle, le père Ndayisaba à la découverte de six clochers
Société

La Voix du Nord, 30.09.2011

Pere François Ndayisaba au service de la paroisse Sainte-Marie en PévèleOriginaire du Burundi, le père François Ndayisaba vivra trois années de son ministère au service de la paroisse Sainte-Marie en Pévèle. Il a posé ses valises au presbytère de Pont-à-Marcq avant de partir à la découverte d'une communauté de fidèles dont il sent que, depuis les ennuis de santé de l'abbé Georges Fertin, elle avait besoin d'un guide.

« Ma vocation ? J'avais treize ans c'était à l'occasion d'une ordination sacerdotale. » François Ndayisaba, nouveau prêtre de Sainte-Marie en Pévèle s'en souvient comme si c'était hier. Celui qui est appelé à prendre la relève de l'abbé Georges Fertin, victime d'un accident de santé, il y a environ un an, arbore un sourire qui ne quittera pas ses lèvres.

«  Cette messe, c'était comme un couronnement ; ce jour là, j'ai fait mon choix et depuis j'ai cheminé », enchaîne le quadragénaire qui aurait pu renoncer pour autre chose : « Enseignant, infirmier, mais ça n'a jamais été aussi clair que la religion ! »

Originaire du Burundi, le père Ndayisaba a été accueilli par les paroissiens de Pont-à-Marcq puis par ceux d'Avelin. Sa venue, il l'a doit aux relations qu'entretiennent le diocèse de Bururi au sud du Burundi et l'archidiocèse de Lille. « Je ne suis pas le premier à venir dans le Nord, certains de mes compatriotes suivent leurs études à La Catho, explique-t-il. Mon arrivée ici, je ne crois pas que ça soit dû à une crise des vocations chez vous. C'est une façon de dire merci à Lille ! »

Et, visiblement, la charge des six clochers de la paroisse pévéloise, Avelin, Ennetières, Ennevelin, Mérignies, Pont-à-Marcq et Tourmignies, ne l'effraie pas plus que ça. « J'arrive dans une communauté où il manquait un prêtre. Mon accueil avait été si bien préparé les gens étaient joyeux et sont venus me dire "Soyez le bienvenu !", s'enflamme François Ndayisaba. Vous savez, ici ça n'est pas si vaste que chez moi. J'ai l'impression d'être plus en ville que là-bas. On n'est qu'à 25 kilomètres de Lille alors que chez moi il fallait en faire 80 pour atteindre une grande ville. »

Le prêtre, originaire d'un pays d'Afrique, ancienne colonie belge, aime faire référence à ce pays où il a passé deux ou trois mois ainsi qu'en Italie. La France, pour lui, c'est une découverte. Une surprise aussi : « Chez vous la pratique religieuse n'est pas très grande », s'étonne celui qui vient d'un pays où plus de 65 % de la population est catholique.

Mais, là n'est pas l'essentiel pour le nouveau prêtre de Sainte-Marie en Pévèle : « Ici comme au Burundi, nous partageons la même foi et, au fil du temps, je vais entrer dans la vie paroissiale... » Le père Ndayisaba a trois ans pour découvrir les Pévélois. « C'est un beau pays ce qui me gêne un peu, c'est le froid, s'amuse-t-il. Mais, si les gens du Nord ne voient pas beaucoup le soleil, ils l'ont dans leur coeur. » « Ma plus grande joie, conclut-il, c'est, ici comme là-bas, de voir des gens contents de l'homélie que j'ai prononcée... » •

PAR JEAN BISCHOFF