Burundi : Rwasa accusé par les SNR d’avoir "planifié" le massacre de Gatumba
Sécurité

@rib News, 06/10/2011 – Source AFP

Agathon RwasaLe leader des Forces nationales de libération (FNL), Agathon Rwasa, « a planifié » l'attaque qui a fait au moins 39 morts le mois dernier dans un bar de Gatumba, localité proche de Bujumbura, selon un document des services secrets burundais (SNR).

Dans ce document confidentiel adressé à des pays de la région, les services secrets demandent "un appui" pour que M. Rwasa soit arrêté et traduit en justice. Le SNR assure que le chef des FNL se cache en République démocratique du Congo (RDC), protégé par des rebelles rwandais et la milice locale maï-maï.

« Les éléments d'enquête préliminaires (...) prouvent à suffisance que le massacre de Gatumba a été planifié par Agathon Rwasa et exécuté par un groupe terroriste sous les ordres de Bariyanka Antoine alias Shuti (commandant des FNL) », selon le document signé du chef du SNR, le général Adolphe Nshimirimana.

Au total, « 17 présumés terroristes », dont 12 venant de l'Est de la RDC, « d'où ils opèrent des incursions sporadiques sur le territoire burundais », et 5 autres « recrutés localement (à Gatumba) », ont « attaqué et massacré » les personnes qui se trouvaient dans le bar "Chez les amis" », poursuit ce document.

Selon les services secrets, le massacre est « la mise en exécution » de menaces contenues dans un mémorandum d'Agathon Rwasa, dans lequel il dénonçait « le génocide perpétré par le pouvoir (du président burundais Pierre) Nkurunziza contre les membres du FNL ».

La tuerie survenue dans la nuit du 18 au 19 septembre à Gatumba a marqué une nouvelle escalade dans le regain de violence observé dans le pays ces derniers mois. Affrontements entre police et bandes armées et autres exécutions sommaires font craindre une reprise d'hostilités à plus grande échelle au Burundi, où une guerre civile a fait plus de 300.000 morts entre 1993 et 2006.

Les violences ont repris depuis le long processus électoral de l'été 2010, qui a vu une très large victoire du parti au pouvoir. L'opposition, dont le FNL, avait boycotté le processus, le jugeant biaisé. Agathon Rwasa avait lui-même repris le maquis dans la foulée.