Les magistrats du Burundi durcissent le bras de fer avec la tutelle
Justice

PANA, 12 octobre 2011

Bujumbura, Burundi - A peine sortis d’un arrêt de travail de dix jours, le mois dernier, pour revendication de meilleures conditions salariales, les magistrats du Burundi comptent entamer, à compter du 19 octobre prochain, un nouveau mouvement de grève, cette fois-ci à durée "illimitée", apprend-on de source syndicale à Bujumbura.

Le climat s'est dégradé encore davantage, lorsque la tutelle a annoncé la suspension des salaires du mois de septembre, pour punir les grévistes de l'arrêt de travail de dix jours déclenché sans avoir épuisé toutes les procédures légales.

La principale revendication porte, cependant, sur la mise en application effective d’un nouveau statut plus rémunérateur de la profession qui serait en souffrance depuis 2002, fait savoir un communique de presse du Syndicat des magistrats du Burundi (SYMABU).

Le syndicat revendique, par ailleurs, une prime de rendement, avec « effet rétroactif », qui aurait été « injustement » supprimée depuis le début de l’année 2007.

Parmi les autres revendications, figurent l’indépendance de la magistrature, le respect du principe de l’inamovibilité du juge, le déblocage de la carrière des magistrats ou encore l’organisation des Etats généraux de la Justice, pour mettre à plat et trouver des solutions durables aux différents problèmes qui handicapent le bon fonctionnement de l'un des secteurs-clé de la vie du pays.

Dans l'opinion, on anticipe déjà les difficultés que risque de causer une grève à durée indéterminée, alors que le simple arrêt de travail de dix jours avait suffit à mettre à rude épreuve les justiciables.