Tueries de Gatumba : Malaise et soupçons dans l'opinion publique
Opinion

@rib News, 14/10/2011

Le CNDD-FDD Derrière Gatumba ?

Vers un Quasi-Monopartisme au Burundi

Le «Plan Safisha» ou tout simplement l’extermination méthodique de la portion de la population burundaise soutenant le FNL est belle et bien en marche. Ce pogrom est perpétré sous la direction du chef milicien Ézéchiel Nibigira avec l’appui du Général Adolphe Nshimirimana et certains éléments des SNR, de l’Armée et de la Police Nationale. Bref, un génocide s’opère au Burundi dans un silence absolu. Au lendemain du massacre de Gatumba, le leadership du CNDD-FDD a concocté une mobilisation chorégraphiée au moindre détail. Et en lisant le rapport (rédigé sans aucune enquête) de la Sûreté burundaise sur ce carnage, on comprend bien que l’objectif principal de l’auteur de cette hécatombe était d’incriminer l’Opposition dans son ensemble - pour bien la mater légalement. Bien d’indices montrent que le pouvoir en place agit comme l’homme qui accuse son chien pour pouvoir le noyer dans toute quiétude. Le Régime Nkurunziza II aurait-il frappé dans ses propres rangs ?

Selon nos sources, grâce à Gatumba l’extension du «Plan Safisha» est en cours. Les membres des partis jusqu’ici épargnés devraient subir le même sort que les Banamarimwe du FNL. C’est notamment le cas du Frodebu, du MSD, de l’UPD, du CNDD Nyangoma et d’autres au sein de l’ADC-Ikibiri. Nos informateurs font état d’un voyage imminent du chef milicien Imbonerakure Ézéchiel Nibigira sur le continent Européen et Nord-Américain pour recruter des tueurs à gages du ‘style Kagame’ pour harceler et ou éliminer physiquement les opposants – «Safisha» sera mis en exécution même à l’extérieur du Burundi. Alors que le 21 Octobre 1993 la démocratie fut décapitée illégalement, la suspension effective du processus démocratique au Burundi tel qu’envisagée par le CNDD-FDD se ferait avec la bénédiction de la ‘Justice’ burundaise et internationale - sous prétexte de Gatumba.

Devancée par le General Nshimirimana, la ‘Commission’ a perdu toute raison d’être. Le rapport officiel du gouvernement burundais sur le massacre a déjà été produit et officiellement distribué à d’autres gouvernements et partenaires - La ‘Commission’ devra donc reprendre à la lettre le rapport du Général sinon tout autre conclusion obligerait le gouvernement du Burundi de se contredire. Des peines lourdes sont déjà prêtes pour quasiment tous les leaders de l’Opposition. Certains partis politiques verront leurs agréments révoqués. L’objectif du Régime Nkurunziza II serait l’instauration du Quasi-monopartisme d’ici le début 2013. Les partis dits Nyakuris auront leur vies sauves aussi longtemps qu’ils la ferment. Moyennant quelques postes dans l’administration, l’Uprona s’est dépossédée de  toute notion de dignité,  d’intégrité, de probité et de l’amour de la patrie - pourtant des idéaux à la base même de sa naissance. Ce parti a incontestablement choisi de garantir la corruption du Régime Nkurunziza II et de défendre le génocide en cours mis en exécution par les Imbonerakure; son silence est complice et l’histoire s’en souviendra !

C’est un fait, le CNDD-FDD n’a pas gagné les élections 2010. Il ne les a pas perdu n’ont plus car un processus électoral démocratique digne de ce nom n’a pas eu lieu, tout simplement. Il n’a gagné que contre lui-même dans un processus électoral auquel le Président Nkurunziza et son parti furent les seuls participants et organisateurs. Mon grand-père qui a 96 ans, s’il est seul à la ligne de départ, il gagnerait sans difficulté n’importe quelle course de 100 mètres - même aux Jeux Olympiques (bien que la course pourrait durer une demi-journée). A mon avis, le marathon électoral 2010 est à refaire pour une simple raison : seuls les membres du parti au pouvoir (et non le Peuple burundais), ont eu droit à cette prérogative démocratique.

Pour la clique dirigeante, la démocratie présente un danger. Avec du sang sur leurs mains et en possessions des biens mal acquis (par la corruption), un système dictatorial est un choix rationnel – Avec Gatumba, le CNDD-FDD espère que ce vœu se matérialisera facilement. Du reste, que les démocrates  au Burundi se détrompent, nous nous dirigeons tout droit vers la naissance d’un Régime Politique calqué sur le model oppressif rwandais du Général Paul Kagame. Le système DD est comme un monstre insatiable – lorsqu’il aura terminé «les autres», il n’hésitera pas de frapper même au sein de sa mouvance (Uprona ainsi que les partis Nyakuris). La lutte pour la démocratie au Burundi doit continuer !

Nyandwi Léon