Somalie : L'armée burundaise admet des pertes mais avec un bilan moins lourd
Sécurité

@rib News, 21/10/2011 – Source AFP

Colonel Baratuza Gaspard, porte-parole de l'armée burundaiseL'armée burundaise, dont les troupes occupent, pour la force de l'Union africaine (UA) en Somalie (Amisom), le secteur où ont éclaté les combats jeudi, n'a pas démenti avoir subi des pertes. Mais elle affiche, pour l'instant, un bilan nettement moins lourd.

« Nous avons perdu six soldats », a déclaré son porte-parole, Gaspard Baratuza, ajoutant que 18 autres avaient été blessés, dont quatre gravement. Il a toutefois précisé qu'il s'agissait d'un « bilan provisoire ».

Les troupes du gouvernement de transition somalien (TFG), soutenues l’Amisom, avaient lancé jeudi une attaque contre les insurgés pour tenter de reprendre ce district à la périphérie nord-ouest de Mogadiscio, l'une des dernières poches tenues par les insurgés dans la zone.

Les forces pro-gouvernementales avaient très vite dit contrôler la majeure partie du district.

Mais plus tard, les shebab avaient à leur tour affirmé leur avoir infligé des « pertes lourdes », exhibant des dizaines de corps présentés comme des soldats burundais de l'UA morts dans la bataille. Leur porte-parole, Sheikh Ali Mohamud Rage, a parlé de « plus de 70 soldats ennemis tués ».

Si l'information était confirmée, il s'agirait effectivement des plus lourdes pertes infligées à l'Amisom depuis qu'elle a commencé, il y a environ quatre ans, à soutenir le fragile TFG contre les shebab. Le Burundi et l'Ouganda sont les deux seuls pays à fournir des hommes à l'Amisom.

La périphérie de Mogadiscio a été le théâtre de combats sporadiques vendredi. « Il y des combats sporadiques dans le district de Deynile. Les forces (y) progressent (...) et l'ennemi est en train de fuir », a affirmé vendredi Abdulahi Ibrahim, responsable sécurité au sein du gouvernement somalien.

Les forces kényanes embourbées

Les shebab, qui se revendiquent d'Al-Qaïda et ont juré la perte du TFG, avaient opéré en août un retrait surprise de leurs positions clé à Mogadiscio. Le gouvernement de transition avait immédiatement crié victoire, mais les rebelles avaient assuré qu'il ne s'agissait que d'un repli tactique.

Depuis, les insurgés, qui contrôlent encore largement le centre et le Sud du pays, ont promis de mener une campagne de guérilla dans la capitale somalienne.

Dans le Sud du pays, dans la région du Bas Juba frontalière avec le Kenya, les rebelles continuaient aussi d'affronter les forces kényanes. Nairobi a lancé une offensive dans le sud somalien le week-end dernier, pour pourchasser les shebab qu'elle accuse des récents enlèvements d'Européennes sur son sol.

Le gros des troupes kényanes se trouvaient toujours vendredi embourbées à Qoqani, à une centaine de kilomètres à l'intérieur des terres somaliennes. L'armée vise le contrôle de la ville d'Afmadow, un peu plus à l'est, mais ses opérations restent entravées par les intempéries.

« Nos troupes essaient encore d'attaquer depuis Qoqani (...) et la cible est Afmadow », a indiqué son porte-parole, le commandant Emmanuel Chirchir. « Le mauvais temps est un problème », a-t-il reconnu.

Les insurgés, qui ont formellement démenti être derrière les récents rapts des Espagnoles Montserrat Serra et Blanca Thiebaut, de la Britannique Judith Tebbutt et de la Française Marie Dedieu, décédée en captivité, continuent eux de menacer le Kenya de représailles.

« Nous mettons en garde les troupes kényanes », a lancé Sheikh Ali Mohamud Rage. « Ils peuvent voir ce qu'on a fait à leurs frères chrétiens », a-t-il poursuivi, en référence aux dizaines de corps exhibés jeudi.