Massacre de Gatumba : De graves accusations qui mettent en cause Nkurunziza
Opinion

@rib News, 14/11/2011

DADIS CAMARA, PIERRE NKURUNZIZA, RESPONSABLES DE DEUX CARNAGES !

Par Pancrace CIMPAYE

Le 28 septembre et le 18 septembre sont deux dates inoubliables pour le peuple guinéen et le peuple burundais. Le 28 Septembre 2009 au stade de Conakry 151 civils innocents ont été massacrés par les hommes du chef de la junte militaire Dadis CAMARA. Les Nations Unies et la CPI ont mené une enquête et ont établi la responsabilité de Camara ainsi que de son bras droit TOUMBA. Et jusqu’aujourd’hui la CPI attend à La Haye Monsieur Dadis Camara.

Cette année au Burundi, le 18 Septembre dans la zone de Gatumba, dans un bistrot « Chez les Amis », des hommes de NKURUNZIZA ont tiré, comme à Conakry, sur une foule de civils innocents en train de prendre un verre. Plus de quarante civils ont été massacrés. Le massacre de ces civils avait pour seul but d’anéantir l’opposition en le faisant porter le chapeau.

Pour atteindre pleinement cet objectif, il sied de rappeler les faits et gestes saillants que NKURUNZIZA a posé :

1. Le 19 Septembre NKURUNZIZA mobilise les diplomates accrédités à Bujumbura et effectue une descente sur les lieux. Il verse les larmes de crocodiles devant les dépouilles mortelles !

2. NKURUNZIZA décrète un deuil national de trois jours.

3. NKURUNZIZA ordonne une mise en place d’une commission nationale qui doit établir les responsabilités endéans un mois. Il promet un châtiment exemplaire !

4. NKURUNZIZA reporte son voyage à l’Assemblée Générale des Nations Unies.

5. NKURUNZIZA réunit le 20 Septembre un Conseil de Sécurité National et au même moment la première victime désignée Léonce NGENDAKUMANA, Président de l’ADC-IKIBIRI subissait une fouille perquisition sauvage et fût traîné au parquet toute la journée. N’eût été l’intervention de la communauté internationale il aurait rejoint Hussein Radjabu à la prison centrale de Mpimba le même jour.

6. NKURUNZIZA réunit le même jour un Conseil des Ministre Extraordinaire qui décrète un black out sur l’hécatombe de Gatumba. La presse est ainsi sommée de ne faire aucun commentaire sur le drame pendant un mois. Le même conseil interdit à la presse parlée les émissions en direct.

7. NKURUNZIZA répondant aux questions de la presse à New York déclare que les responsables se sont rendus eux mêmes à la police. Or les supposés auteurs qui se sont rendus ont été préparés et déguisés par la police.

8. Le 29 Septembre le Général Major Adolphe Nshimirimana, patron des services secrets, qui dépend directement de NKURUNZIZA rend public un rapport dit confidentiel sur les massacres de Gatumba. Ce rapport, comme prévu avant les massacres, désigne RWASA Agathon et l’ADC-IKIBIRI comme responsables du pogrom. Le rapport demande aux différents services de renseignement de la région d’arrêter et d’extrader tous ces responsables désignés.

9 .Deux jours avant la fin du délai imparti à la fameuse commission d’enquête, le Procureur Général déclare que la commission a rendu son rapport et que celui-ci a été remis au parquet de Bujumbura Rural. Curieusement le rapport tant attendu n’est toujours pas rendu public alors que celui des services secrets est vulgarisé. Bien plus il est troublant que le rapport d’une commission nationale commanditée par le Magistrat Suprême soit remis à la juridiction de Bujumbura Rural. Pourtant toutes les personnes qui ont comparu sur cette affaire n’ont jamais eu à faire avec cette juridiction. Pourquoi cache-t-on ce rapport dans Bujumbura Rural ? La montagne aurait elle accouché d’une souris ?

10. Ce 12 Novembre NKURUNZIZA réunit une fois de plus son Conseil de Sécurité. Par la voix de son Ministre de la Défense, il menace  les radios qui font des reportages sur ce dossier macabre et s’en prend à la société civile.

De toutes les façons en date du 19 Septembre, le Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Etrangères belge, Monsieur Steven Vanackere a condamné ces massacres de Gatumba ; le lendemain, le Secrétaire Général des Nations Unies, Monsieur Ban Ki-Moon, par le biais de son porte parole condamnait lui aussi cet acte ignoble. En conséquence cette communauté internationale devrait comprendre que les familles des victimes de Gatumba ont besoin d’une enquête internationale autour du pogrom. Sinon si les responsables de cet acte ignoble restent impunis, ils vont rééditer l’exploit, ils vont semer la terreur sur le pays, ils vont même enclencher un génocide juste pour se protéger.

La triste vérité que les Burundais et la communauté internationale doivent savoir, c’est que ces assassins pleins de sang n’accepteront jamais, au grand jamais, de quitter le pouvoir. Et pour garder ce pouvoir, seule garantie pour échapper à la justice, tous les moyens sont bon y compris celui d’exterminer physiquement toute voie discordante. C’est cette dynamique qui a conduit à l’hécatombe du stade de Conakry le 28 Septembre 2009. C’est la même préoccupation qui hantait les planificateurs des massacres de Gatumba.

                                                           Pour les Indignés Burundais,

                                                           Pancrace CIMPAYE.