Burundi : Un journaliste inculpé de terrorisme pour avoir interviewé des rebelles
Droits de l'Homme

@rib News, 30/11/2011 – Source AFP

Un journaliste burundais, correspondant pour Radio France Internationale (RFI) en swahili, a été inculpé de participation à des actes de terrorisme, a annoncé mercredi le porte-parole du parquet du Burundi, Elie Ntungwanayo.

Hassan Ruvakuki, également employé de la radio privée locale Bonesha fm+, « a été arrêté il y a deux jours sur ordre du ministère public. Il est poursuivi pour participation à des actes de terrorisme », a déclaré M. Ntungwanayo.

« Il se serait rendu complice d'actes de terrorisme en participant aux activités d'un groupe armé responsable de plusieurs attaques dans la province de Cankuzo (Est) » la semaine passée, a-t-il ajouté.

« Il est détenu dans le commissariat de police de Cankuzo car l'infraction pour laquelle il est poursuivi est de la compétence du procureur de cette province », a-t-il poursuivi.

Selon des sources officielles burundaises, des affrontements ont opposé la semaine dernière, dans les provinces de Ruyigi et Cankuzo, les membres les forces de l'ordre à un nouveau groupe rebelle qui venait de lancer plusieurs attaques contre des villages.

Le journaliste a été arrêté par les services secrets du Burundi qui lui reprochent d'avoir rencontré et interviewé, en Tanzanie, les membres d'une nouvelle rébellion, a-t-on appris de sources concordantes mardi.

« Le Service national de renseignement (SNR) le poursuit pour collaboration avec une bande armée, il lui reproche d'avoir interviewé les membres d'une nouvelle rébellion basée en Tanzanie il y a quelques semaines », a-t-il déclaré mardi le directeur de la radio Bonesha fm+ Patrick Nduwimana dénonçant une « arrestation arbitraire » et assurant que son confrère n'avait « fait que son métier ».

Ce groupe armé aurait établi une ou plusieurs bases arrières en Tanzanie voisine, selon ces sources.

A la suite d'une de ces attaques, les rebelles présumés avaient été pris en chasse par les forces de sécurité, qui avaient tué au moins 18 d'entre eux. Le chef d'état-major de l'armée burundaise a depuis assuré que plusieurs dizaines de membres de ce groupe avaient en fait été abattus.

La multiplication des violences au Burundi fait craindre à de nombreux observateurs une reprise des hostilités à plus grande échelle dans ce pays marqué par une longue guerre civile qui a fait près de 300.000 morts entre 1993 et 2006.