Une journaliste française dans le collimateur du gouvernement burundais
Droits de l'Homme

@rib News, 03/11/2011 – Source Xinhua

Le gouvernement du Burundi a réfuté vendredi les propos tenus par la journaliste française Pauline Simonet de la chaîne de télévision française « France 24 » dans un documentaire sur le Burundi où elle affirme avoir rencontré et s'être entretenu avec un groupe d'hommes armés se réclamant constituer une rébellion burundaise opérant à partir du territoire congolais du nom de Fronabu-Tabara, commandé par un certain Général Moise.

« Après analyse du documentaire, le gouvernement burundais réfute ces allégations mensongères et tendancieuses qui apparemment relèvent de la manipulation dont aurait été la journaliste », a déclaré Philippe Nzobonariba, le secrétaire général et porte-parole du gouvernement burundais.

Pour lui, le groupe des prétendus rebelles n'est qu'une mise en scène orchestrée par certains milieux politiques (sans toutefois les désigner) qui n'ont jamais cessé depuis la fin des élections générales de 2010 de rêver à la naissance d'une rébellion qui serait pour eux leur unique chance de ressusciter politiquement, selon ses propres termes.

Le porte-parole du gouvernement du Burundi remet en cause la nationalité burundaise du prétendu chef rebelle de ce mouvement du fait qu'il « ne parle que le kinyarwanda (la langue rwandaise) et pas un seul mot français devant une française qui a dû recourir à un interprète ». Pour le gouvernement burundais, c'est « une chose étonnante pour un officier burundais de grade de général, le Burundi étant un pays francophone ».

La journaliste Pauline Simonet est aussi accusée par le gouvernement burundais de s'être attaquée à ceux qu'il pense qu'ils n'ont fait que valoriser les fruits de la paix retrouvée en construisant des maisons tant à Bujumbura qu'à travers tout le pays, selon lui.

« »Quant à l'émergence des bâtiments et la multiplication des chantiers à Bujumbura, le gouvernement condamne l'exploitation des efforts de reconstruction que les burundais ont déployés depuis que la paix a été retrouvée (..). Il est donc inacceptable que l'on traite tout ce monde (..) de détourneurs et de corrompus, alors qu'ils ne font que valoriser les fruits de la paix retrouvée »», ajoute Philippe Nzobonariba qui invite « l'auteur du documentaire à leur présenter des excuses ».

Le secrétaire général et porte-parole du gouvernement finit sa déclaration par inviter les professionnels des médias étrangères en reportage au Burundi « de tenir compte de l'environnement politique qui prévaut dans le pays, afin de ne pas tomber dans les pièges des manipulateurs ».

La chaîne de télévision française France 24 avait invité jeudi ses téléspectateurs à suivre le documentaire dont il est question à une heure donnée mais le rendez-vous a manqué pour des raisons techniques qui restent encore à élucider.