Burundi : ACF et la famille d'Agnès Dury demandent que justice soit faite
Justice

RFI, 03 décembre 2011

Quatre ans après la mort au Burundi d'Agnès Dury, psychologue de l'association française Action contre la Faim (ACF), l'organisation et la sœur de la victime, Séverine Dury, se sont rendues à Bujumbura pour rencontrer les autorités judiciaires. Les responsables d'ACF et Séverine Dury ne s'expliquent pas les lenteurs de la justice française et burundaise et lancent un appel aux deux États pour faire avancer le dossier.

Le 31 décembre 2007, à la tombée de la nuit dans la ville de Ruyigi, à l'est du Burundi, le véhicule dans lequel circulaient une infirmière et la psychologue Agnès Dury, qui effectuait une mission pour le compte de l'association française Action contre la Faim, était mitraillé. L'enquête des autorités burundaises démarra sitôt après le meurtre. Elle dura quinze mois, puis, selon le témoignage de Séverine Dury, les actions en restèrent là.

Les policiers français se rendirent au Burundi une première fois en 2008 pour un bref contact avec les autorités, puis une nouvelle fois en septembre 2010 pour une enquête de terrain. Leur rapport, mettant en cause un policier burundais fut remis un mois plus tard à une juge d'instruction française. En février 2011, un mandat d'arrêt international fut délivré à l'encontre de ce policier, toujours recherché. Mais depuis, les choses n'ont pas avancé.

Des représentants d'Action contre la Faim et Séverine Dury, la sœur de la victime, parties civiles, se sont récemment déplacés au Burundi pour rencontrer les autorités judiciaires du pays et comprendre pourquoi le dossier sur le meurtre de la jeune française n'évoluait pas.

« Il y a eu un défaut dans le suivi technique dossier », explique Séverine Dury qui note qu'il y a eu très peu de contact entre le magistrat burundais et le magistrat français chargés de l'affaire.

Pour François Danel, qui reconnaît que le fait qu'il n'y ait pas d'accord de coopération juridique entre le Burundi et la France peut être handicapant pour que justice soit faite, il est cependant temps que les deux États s'emparent réellement du dossier : « La lenteur de la France me fait demander si elle veut chercher et, à l’inverse, je me demande si le Burundi veut trouver ».