Tensions entre l’Etat burundais et son fournisseur "Engen petroleum"
Economie

PANA, 19/11/2008

Engen BurundiBujumbura, Burundi - Le ministère burundais du Commerce a interdit à la principale société importatrice d'hydrocarbures, "Engen petroleum SA", de distribuer et de vendre du carburant sur le marché local pour ne s’être pas spontanément conformée à la nouvelle structure officielle des prix de l’or noir, a annoncé un communiqué transmis mercredi à la PANA par le bureau de la multinationale sud-africaine à Bujumbura.

La société pétrolière fournissait jusque-là plus de 70% du carburant consommé au Burundi, affirme le communiqué.

Les différents produits pétroliers ont chuté d’une moyenne de 200 à 240 Francs burundais (1 dollar US vaut un peu plus de 1.220 Francs burundais) le litre à la pompe depuis début novembre courant dans la nouvelle structure des prix des hydrocarbures, ce qui a poussé "Engen petroleum Burundi" à ne pas suivre une mesure qu'elle a qualifiée d'"unilatérale" et de nature à lui faire perdre beaucoup d’argent.

Le ministère du Commerce a pris la mesure après avoir constaté une chute vertigineuse des cours mondiaux de l’or noir.

D’après les calculs de la société pétrolière, si Engen venait à vendre ses stocks au prix de la structure actuelle, elle enregistrerait des pertes réelles de l’ordre de plus de 2,7 milliards de Francs burundais (plus de 2,7 millions de dollars US).

"Les éléments de la nouvelle structure du 6 novembre 2008, qui ont été utilisés pour calculer le prix du carburant à la pompe, ne reflètent pas nos coûts réels des produits", souligne en substance le communiqué de presse de Engen.

Afin de sortir de la crise, Engen Burundi s’engage à "renoncer aux bénéfices et accepte même d’enregistrer des pertes raisonnables, mais qui ne mettent pas en danger l’avenir de la société", conclut le texte du communiqué.

Une seule société, "Interpetrol", a maintenu ses importations, mais sans parvenir à normaliser complètement l’approvisionnement du marché local des hydrocarbures encore sous le choc d’une récente grève des pétroliers mécontents de la nouvelle grille des prix à la pompe de l’essence, du gasoil et du mazout.