Burundi : avis nuancés sur une éventuelle révision de la Constitution
Politique

@rib News, 02/01/2012 – Source Xinhua

En réaction à l’initiative du président burundais Pierre Nkurunziza pour réviser la Constitution, l’Union pour le progrès national (UPRONA) et le Front pour la Démocratie au Burundi (FRODEBU) ont exprimé lundi des avis nuancés.

Pour le parti FRODEBU, il est opportun de réviser la Constitution pour savoir si on est dans un régime présidentiel ou un régime parlementaire.

« Il faut que ça soit bien précisé dans notre Constitution car il y a une confusion entre le chef du gouvernement, le chef de l’ Etat et le président de la République. On n’a pas de chef du gouvernement à proprement parler, car c’est lui qui doit répondre devant le parlement. Et aujourd’hui, le président de la République se trouve être le chef du gouvernement sans toutefois répondre devant le parlement parce que son message n’est pas suivi par un débat », a déclaré à la presse le vice-président du FRODEBU, Fréderic Bamvuginyumvira.

Il a également indiqué que dans la révision de la Constitution envisagée, on devrait supprimer les postes de premier et de deuxième-vice présidents de la République qui, selon lui, « sont des machines budgétivores alors que si l’on avait un premier ministre, non seulement ce serait efficace, mais également c’est moins budgétivore ».

Le parti FRODEBU rejette aussi une révision de la Constitution dans le but de cumuler les mandats présidentiels.

Du côté de l’UPRONA, son président Bonaventure Niyoyankana a indiqué que « changer la Constitution pour changer ne ferait que destituer le système démocratique de notre pays ».

Pour lui, la loi constitutionnelle devrait être plus ou moins pérenne et non une loi qu’on devrait changer chaque fois que de besoin pour satisfaire aux souhaits ou aux autres objectifs d’un parti ou d’un groupe de partis qui gouvernent.

Il s’insurge ainsi contre la révision de la Constitution tout en faisant des nuances.

« Si nous changeons la Constitution, certainement que nous allons changer toutes les lois qu’on aurait votées depuis l’ existence de cette Constitution en 2005. Mais si l’on veut changer la Constitution pour inciter le gouvernement à suivre de près les Accords d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation, l’UPRONA peut marcher avec », a ajouté le président du parti UPRONA.

Le parti UPRONA est dans les institutions ensemble avec le parti CNDD-FDD au pouvoir et le parti Sahwanya-FRODEBU-Nyakuri de Jean Minani, tandis que le parti FRODEBU de Léonce Ngendakumana est dans l’opposition et dirige l’Alliance des Démocrates pour le Changement au Burundi (opposition).