Burundi : le pouvoir s’auto-blanchit dans l’affaire d'une dette de l'Ouganda
Justice

PANA, 12 janvier 2012

Bujumbura blanchie dans l'affaire d'une créance du Burundi auprès de l’Ouganda

Bujumbura, Burundi - Le parquet général de la République du Burundi vient de blanchir le gouvernement du présumé détournement du remboursement d'une dette contractée par l'Ouganda envers le Burundi, apprend-on du verdict du parquet à Bujumbura.

La dette remonte dans les années 1980, lorsque le mouvement ougandais de rébellion, la National resistance army, (NRA), dirigée par l’actuel président de la République d’Ouganda, Yoweri Museveni, bénéficiait du soutien  de l’ancien homme fort du Burundi, le colonel Jean-Baptiste Bagaza.

Le régime du colonel Bagaza avait  livré à l'époque, aux maquisards de la NRA des effets militaires, ainsi que des vivres estimés à quelque 13 millions de dollars US dont le remboursement devait intervenir une fois que la NRA aurait pris le pouvoir à Kampala.

Une plainte a été introduite l’année dernière auprès du parquet général de la république, par un député en rupture de banc avec le parti au pouvoir, Manassé Nzobonimpa, accusant plusieurs dignitaires du régime actuelle d’avoir détourné à leur profit le remboursement effectué par l’Ouganda pour honorer cette vieille dette.

Le verdict du parquet général de la République du Burundi, tombé ce mardi, laisse entendre que les enquêtes, qui ont été menées autour du sujet, n’ont débouché sur aucun élément infractionnel dans la gestion de la dette.

Selon la même source, le dossier a été classé "sans suite", car une grande partie de la dette avait été remboursée sous forme de matériels scolaires dont l’actuel régime avait besoin pour asseoir sa nouvelle politique de scolarisation universelle.

Le remboursement du reste de la dette se poursuit, selon le parquet général, qui s’est ensuite retourné contre le député plaignant, actuellement représentant du Burundi au parlement de la Communauté Est-africaine (East African Community - EAC), à Arusha (Tanzanie), pour "dénonciation calomnieuse".