Burundi : le pouvoir accusé de vouloir "faire rayer" les partis d'opposition
Politique

@rib News, 23/01/2012 – Source Xinhua

Léonce NgendakumanaLe Front pour la démocratie au Burundi (FRODEBU) a rejeté lundi la demande du ministre de l'Intérieur exigeant aux formations politiques burundaises agréées de déposer à son ministère tous les documents attestant la légalité de leurs partis, y compris les dossiers des membres fondateurs depuis les périodes d'agrément.

Léonce Ngendakumana, président du FRODEBU et président en exercice de l'Alliance des démocrates pour le changement (ADC, coalition d'opposition), a précisé lundi au cours d'un point de presse que son parti dénonce les manœuvres du pouvoir de vouloir « faire disparaître et rayer » de la liste des formations politiques les partis politiques d'opposition.

Le président du FRODEBU a rappelé que dans une des dispositions du projet de loi ad hoc, on exigeait à ce qu'après la promulgation de la dite loi, tous les partis politiques devraient redemander l’agrément.

Cette disposition, a dit le président du FRODEBU, a été contestée par la majorité des formations politiques à l'exception du parti au pouvoir, le Conseil national pour la défense de la démocratie-Front pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD) et certains députés, a-t-il précisé.

D'après M. Ngendakumana, certains parlementaires avaient souligné après la séance d'adoption de cette loi, qu'ils s'étaient convenus avec le ministre de l'Intérieur Nduwimana de supprimer les clauses contestées.

« Nous n'allons pas nous soumettre à une disposition qui ne figure pas dans la loi précitée », a-t-il insisté.

Le ministre burundais de l'Intérieur avait demandé samedi aux présidents des partis politiques agréés à se conformer aux dispositions de la loi sur les partis politiques du 10 septembre 2011, stipulant que « dans un délai n'excédant pas six mois à dater de la promulgation de la présente loi, tous les partis politiques devront se conformer à la présente loi, sauf en ce qui concerne l’agrément ».

Il avait également rappelé aux dirigeants des formations politiques que le délai de conformité à cette loi court jusqu'au 10 mars prochain, mais n'avait pas précisé la suite qui sera réservée aux formations politiques qui ne vont pas s'y conformer.