Pour les autorités burundaises, le dossier Alexis Sinduhije n’est pas clos
Justice

RFI, 25 janvier 2012

Relâché mardi 24 janvier par les autorités tanzaniennes qui le détenaient depuis deux semaines à Dar es-Salaam sur demande du parquet du Burundi, l’opposant burundais Alexis Sinduhije a été expulsé en Ouganda. Du côté de Bujumbura, on n’entend pas en rester là. De son côté, l’accusé veut être définitivement disculpé.

C'est une affaire à rebondissements entre services de renseignements burundais, tanzaniens et ougandais qui ne sont pas toujours sur la même longueur d'ondes. Dans leur collimateur : Alexis Sinduhije, ancien journaliste et chef du parti d'opposition Mouvement pour la solidarité et le développement.

Il est arrêté à Dar es-Salaam. Mais surprise, il est libéré puis expulsé vers l'Ouganda d'où il était venu deux semaines plus tôt. La peur au ventre en arrivant à Entebbe, il est le premier surpris : personne ne l'arrête. Il embarque alors tranquillement pour Paris où il vit en exil depuis bientôt deux ans.

Cependant pour le parquet burundais - qui l'accuse d'être impliqué dans deux assassinats et qui est à l'origine du mandat d'arrêt international à son encontre - le dossier n'est pas clos.

Elie Ntungwanayo, Porte-parole du parquet burundais : « La réponse tanzanienne n'est pas conforme à notre demande ... »

« Chiche ! », répond pour sa part l'opposant qui espère au contraire être blanchi une fois pour toutes. Me Bernard Maingain, Avocat d'Alexis Sinduhije : « Juridiquement, ce n'est pas suffisant pour maintenir quelqu'un en détention ... »

Alexis Sinduhije récuse par ailleurs un rapport des Nations unies qui le présente comme le leader d'une nouvelle rébellion burundaise opérant essentiellement à partir de l'est congolais.