Depuis 10 ans, depuis Templemars, ils tissent des liens avec les Burundais
Cooperation

La Voix du Nord, 26.01.2012

PAR JEAN-FRANÇOIS SOLERI

Le Burundi est surnommé «le pays coeur» de l'Afrique, pour sa forme et sa situation.Jean-Claude Lefebvre observe la carte du Burundi posée devant lui avec envie. Les yeux pétillent. Le président de l'association « Tisser des liens avec les Burundais », basée à Templemars, ne s'est encore jamais rendu dans ce petit pays d'Afrique centrale. Mais ce ne sont pas les rêves qui manquent. Alors que les violences reprennent dans un pays marqué par plus de 10 ans de guerre civile (lire ci-contre), le président et la secrétaire font le point sur les actions menées par leur association.

Ça commence par une rencontre, comme bien souvent. Le père Nkurikiyé Protais, réfugié, fait ses études en Belgique et en France. Il passe deux ans au presbytère de Wattignies. « C'était quelqu'un de très généreux. Il a marié beaucoup de jeunes, célébré de nombreux baptêmes. Et puis, il nous a initiés à ce qui se passe dans son pays », souligne Françoise Barré, secrétaire de l'association.

Le prêtre se lie à une dizaine de paroissiens qui décident rapidement de créer une structure. Nous sommes en 2000. Le pays est en pleine guerre civile, celle qui oppose les Hutus et les Tutsis, comme au Rwanda voisin. De nombreux Burundais se réfugient dans les pays limitrophes, et jusqu'en France ou en Belgique. « Le prêtre nous a parlé du problème des enfants livrés à eux-mêmes et qui ne retrouvaient pas leurs parents réfugiés, se souvient Jean-Claude Lefebvre.

L'évêque a accueilli une quarantaine d'enfants chez lui. Très vite, un centre a été construit. » Objectif : nourrir, loger, scolariser les enfants. Et, surtout, les aider à retrouver leurs parents. « On a surtout financé les intervenants , précise Françoise Barré. Ils ont plus facilement des subventions pour les locaux, les livres. C'est plus compliqué de payer quelqu'un pour les aider. Alors on s'est engagé sur une certaine durée. » Le centre Mwizero (revivre) se situe dans la ville de Muyinga, au nord-est du pays. « Une région particulièrement pauvre de l'un des 10 pays les plus pauvres du monde », explique Jean-Claude Lefebvre.

Pour financer son activité, l'association compte sur les subventions des mairies de Templemars et de Wattignies. En 2011, un loto et une pièce de théâtre ont été organisés. « On se réserve quelques fonds pour des actions ponctuelles, reprend le président. Comme la construction de latrines, d'un moulin, la réparation de maisons. Il y a quelques années, il y a eu une période de famine. On a envoyé de l'argent pour acheter de la nourriture. » Le père Nkurikiyé Protais revient régulièrement rendre visite aux membres de l'association, grâce aux oeuvres pontificales missionnaires qui l'envoient à Rome. Reste à franchir le pas et à lui rendre visite, au Burundi, pour se rendre compte de visu du travail accompli. •

L'assemblée générale se tiendra samedi à 18 h à la salle du premier étage du foyer féminin, à Wattignies. L'association compte 70 adhérents.

Renseignements : Tél : 03 20 96 17 83.