Législatives en RDC: le camp Kabila en tête dans les résultats partiels
Afrique

@rib News, 27/01/2012 – Source AFP

Joseph KabilaLe parti du président de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila et ses alliés devancent nettement l'opposition aux élections législatives du 28 novembre 2011, selon les résultats donnés dans la nuit de jeudi à vendredi par la Commission électorale et portant sur près de 87% des 500 sièges à attribuer.

Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), du président Kabila, obtient 58 des 432 sièges pour lesquels les résultats ont été annoncés par circonscription par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Le PPRD avait obtenu 111 sièges lors des précédentes législatives de 2006.

En deuxième position arrive le parti de l'opposant Etienne Tshisekedi, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), avec 34 sièges. L'UDPS avait boycotté les élections de 2006 et son leader a récemment considéré « comme nulles » celle de 2011.

Parmi les partis alliés à M. Kabila, quatre se détachent et obtiennent entre une douzaine et plus d'une vingtaine de sièges, alors que du côté de l'opposition deux partis seulement arrivent à des résultats similaires, dont le Mouvement de libération du Congo (MLC), qui recueille 20 sièges. Le MLC était le principal parti d'opposition à l'Assemblée en 2006, avec 64 sièges.

Une centaine de partis devraient être représentés à l'Assemblée, avec un ou deux sièges.

Sur les 432 députés donnés élus par la Céni figurent 44 femmes.

Le reste des chiffres sera livré lundi par la Céni qui a reporté à plusieurs reprises l'annonce -initialement prévue le 13 janvier- des résultats de ce scrutin après la multiplication des critiques sur le processus de compilation et des contestations de candidats.

La Commission électorale a annoncé avoir demandé à la cour suprême de justice -qui proclamera les résultats définitifs d'ici deux mois après examen des probables recours- l'annulation du scrutin dans 7 des 169 circonscriptions à cause de violences ou incidents lors du vote, de même que des poursuites judiciaires pour une quinzaine de candidats accusés de violences.

La Céni avait déjà été critiquée après la publication en décembre des résultats de la présidentielle -couplée aux législatives-, attribuant la victoire au sortant Joseph Kabila mais contestés par Etienne Tshisekedi.

Ce dernier, arrivé deuxième, s'est autoproclamé « président élu » après avoir dénoncé de nombreuses irrégularités lors du scrutin, constatées également par des missions d'observation nationale et internationale.


RDC : Avance de la mouvance présidentielle

BBC Afrique, 27 janvier 2012

En République démocratique du Congo, la CENI a finalement publié cette nuit les résultats des élections législatives de novembre dernier, à l'exception d'un petit nombre de circonscriptions qui sont encore en train de terminer leurs décomptes.

Le parti du président Joseph Kabila et ses alliés ont obtenu plus de sièges que leurs opposants, mais l'Assemblée nationale sera morcelée entre des dizaines de petits partis.

Il aura fallu deux mois à la Commission électorale pour compiler les résultats des élections législatives organisées en même temps que la présidentielle du 28 novembre. A partir de minuit ce vendredi matin, les membres du bureau de la CENI se sont relayés pour lire la liste des 432 membres de l'Assemblée nationale élus jusqu'ici. Un sur dix est une femme, et 68 manquent encore à l'appel. La plupart viennent de Kinshasa et doivent être annoncés lundi.

De nombreux recours en justice sont maintenant attendus après les nombreuses accusations de fraudes qui ont émaillé le processus. Mais les grands équilibres de la nouvelle assemblée congolaise sont désormais connus : le parti du président Joseph Kabila, le PPRD, arrive premier avec 58 sièges, suivi par l'UDPS d'Etienne Tshisekedi avec qui en obtient 34. Les partis alliés à M. Kabila ont environ deux fois plus de députés que ceux de l'opposition. Mais l'incertitude demeure aux frontières de ces deux camps, où se trouvent de nombreux indépendants et des partis n'ayant qu'un ou deux sièges. Près de 100 partis politiques vont désormais être représentés au parlement, et il faudra conclure de larges alliances pour obtenir une majorité.

Le président de la CENI, Daniel Ngoy Mulunda, a également affiché sa fermeté face aux candidats qui ont provoqué des violences autour des élections.

Il a affirmé que « Le bureau de la CENI a décidé de déférer devant la Cour suprême de justice les candidats ayant proféré des menaces ou posé des menaces à l'endroit des agents électoraux, ou encore ceux ayant commis des actes de destruction et autres voies de fait sur les installations de la CENI.»

14 candidats sont concernés, dont un gouverneur de province appartenant à la majorité présidentielle. En raison de ces violences, la CENI a également demandé à la Cour suprême d'annuler les législatives dans sept circonscriptions.