Burundi : Un militant anti-corruption libéré sous caution
Justice

@rib News, 21/02/2012 – Source AFP

Faustin Ndikumana, président de ParcemLe président d'une association burundaise de lutte contre la corruption, arrêté le 7 février pour « fausses déclarations », a été libéré mardi sous caution. « Faustin Ndikumana vient de sortir de prison après avoir bénéficié d'une liberté provisoire sous conditions, et malheureusement, il a dû payer une caution », a annoncé son avocat Me Lambert Nsabimana.

Selon des sources judiciaires, M. Ndikumana, président de Parole et action pour le réveil des consciences et l'évolution des mentalités (Parcem) a payé un million de francs burundais (565 euros). Il doit rester dans la circonscription de la Mairie de Bujumbura et se présenter devant le juge une fois par semaine.

Ces conditions ont été confirmées par son avocat, qui a regretté que son « client n'ait pas bénéficié d'une relaxe pure et simple car il n'a commis aucune infraction ».

M. Ndikumana avait été incarcéré sur plainte du ministre de la justice, Pascal Barandagiye, pour « fausses déclarations et pour propos diffamatoires », suite, notamment, à une lettre qu'il lui avait adressée.

Selon une copie de la plainte, il y affirmait que pour obtenir un emploi à la magistrature, il fallait payer deux millions de francs (1.135 EUR) et que « le ministre de la justice (avait) une part de responsabilité dans cet état de fait ».

« Je suis satisfait de quitter la prison où je viens de passer deux semaines pour rien car tout ce que j'ai dit est vrai et a d'ailleurs déjà été dit par plusieurs hauts responsables de ce pays », a déclaré mardi M. Ndikumana.

Vendredi, la justice avait décidé son maintien en détention. « Voilà encore une bizarrerie de plus à mettre sur le compte de la justice burundaise (...) La cour a confirmé vendredi mon maintien en détention et voilà que je suis libéré quatre jours après », a glissé le militant.

Selon des sources diplomatiques et gouvernementales, M. Ndikumana a été libéré suite aux pressions de la communauté internationale, notamment de l'Union européenne, principal bailleur de fonds du pays.

Le Burundi est considéré comme l'un des pays les plus corrompus du monde, notamment par l'organisation Transparency International. De nombreux représentants de la société civile ont déjà connu la prison et sont régulièrement menacés de mort.