Don de 2 millions d’euros de la France au secteur burundais de l’éducation
Cooperation

PANA, 05/12/2008

Bujumbura, Burundi - Le France va débloquer une aide financière de 2 millions d’euros pour appuyer le secteur de l’éducation nationale au Burundi, actuellement en difficulté, aux termes d'une convention signée ce vendredi à Bujumbura par l'ambassadeur de France au Burundi, Joël Louvain, et la ministre burundaise de l'Economie, des Finances et de la Coopération au développement, Mme Clotilde Nizigama.

L’aide budgétaire va servir, en grande partie, à combler le déficit salarial des personnels de l’éducation nationale pour l’année 2008, a fait savoir à la presse la ministre Nizigama.

Les enseignants du primaire et secondaire publics au Burundi sortaient à peine d’une énième grève sur fond de revendications salariales et de meilleurs conditions de travail.

La ministre burundaise des Finances a chaleureusement salué le geste de la France qui a beaucoup aidé le secteur depuis 2002 dans le cadre d’un fonds global d’appui à l’éducation nationale.

Les besoins financiers, matériels et humains restent cependant immenses pour le nouveau gouvernement burundais qui s’est lancé dans une coûteuse politique nationale de l’enseignement gratuit dans le primaire public, estiment, de leur côté, les spécialistes des questions de l’éducation à Bujumbura.

Les infrastructures scolaires, les enseignants qualifiés ou encore le matériel didactique restent insuffisants pour faire face à l’engouement populaire suscité par l’éducation universelle au Burundi, selon les mêmes sources.

Avec la suppression des frais scolaires, la moyenne d’élèves par classe serait passée de 68, en 2002-2003, à 89, en 2006-2007, selon les statistiques disponibles au ministère de l’éducation nationale.

Les mêmes statistiques confirment, en outre, la persistance d’autres faiblesses de l’enseignement au Burundi où le taux de scolarisation brut au primaire serait de 71,1%, dont 62% pour les filles, contre 10,4% au secondaire.

Par ailleurs, seulement 37% des enfants qui suivent un enseignement scolaire atteignent la fin du cycle primaire.

D’un autre côté, le pourcentage d’analphabètes de plus de 15 ans est de 33% chez les garçons et de 48% pour les filles, tandis que le taux d’analphabétisme des adultes dépasse les 42%.

On rappelle enfin que plus de 1,6 millions de petits burundais du primaire et 100.000 élèves du secondaire publics ont effectué la rentrée scolaire 2008- 2009.

Un effectif de 5.000 nouveaux enseignants du primaire et du secondaire manquait toutefois à l’appel et le ministère de l’éducation nationale reste suspendu au vote du budget national 2009 pour combler le déficit en ressources humaines.