Le Burundais Onesphore Nkunzimana domine les 10 Km du CO Chalon (France)
Sports

Le Journal de Saône et Loire, 26/03/2012

Onesphore Nkunzimana (N°5) s’est vite comporté en patron parmi les favorisIl est passé en coup de vent

Sur la route des JO de Londres, qu’il devrait rejoindre après ceux d’Athènes et Pékin, Onesphore Nkunzimana est passé par Chalon. Veni, vidi, vici.

Il s’appelait Zaman Sultan Khanis et courrait sous les couleurs du Quatar qu’il représentait aux JO d’Athènes, puis à Pékin avec une 12e place sur 5000m. Aujourd’hui, l’homme a retrouvé sa nationalité d’origine, changé de nom et espère bien être du prochain rendez-vous olympique.

«  L’an passé, en raison d’une blessure, je suis resté loin de mes chronos mais j’ai bon espoir de les approcher. C’est très important pour moi. » Concrètement, Onesphore entend se situer au niveau de ses meilleures marques cet été, c’est-à-dire à 13’07 sur 5000m et 27’44 sur 10.000m. Des références qui expliquent pourquoi Ezechiel Nizigiyimana, son compatriote, n’a pu réussir la passe de trois sur le parcours chalonnais.

« On se connaît, c’est un ami. Mais la course, c’est la course. » Et Onesphore était d’abord venu « pour gagner, » même s’il avait une petite idée derrière la tête. « On avait envisagé le record, mais il y avait beaucoup trop de vent. » Pas faute d’essayer en effet comme le confirmait le Kenyan Eric Niyonsaba, habitué des lieux. « Jusqu’au 3è kilomètre, ça restait jouable car on était encore cinq ensemble, » mais Joseph Maraba (Athleg Provence) et le Duciste Khalid Chahid, vainqueur sous les lumières et sur le boulevard chalonnais en décembre dernier, n’allaient pas tarder à lever le pied. « J’ai préféré ne pas insister pour ne pas me griller avant les France des 10 km, la semaine prochaine à Roanne, » expliquait le Dijonnais.

Trois, deux, un

À trois bien avant la mi-course, et alors qu’Eole n’en finissait pas de défier les coureurs, il était clair que les 29.11 de Kiprotich passeraient l’après-midi. D’autant qu’Onesphore Nkunzimana la jouait tout en prudence. « Contrairement aux autres, je ne connaissais pas le parcours, je me suis basé sur eux. Et vu les conditions, j’ai privilégié la victoire en attendant le sprint. » Une échéance délicate, mais pour Ezéchiel Nizigiyimana surtout, qui restait déjà seul accroché à la foulée d’Onesphore après une première poussée amorcée à la flamme rouge. Fort d’un record sous les 3’40 sur 1500, Onesphore prenait aisément la mesure de son habituel compagnon de route. « Le record, je verrai l’an prochain. »

D’ici là, histoire de rattraper le temps perdu en raison du long coup de froid de février, Onesphore s’en retourne au pays. Il partira demain matin. « Je suis en France depuis le début d’année. Mais les conditions n’ont pas été idéales à cause du temps. » Cap sur les hauts plateaux donc, « pour travailler dur, en altitude. » Et renouer aussi avec un environnement plus personnel. « C’est important de revoir la famille. »

Une vie pas si simple qui force au respect par-delà les performances. « Ce n’est pas toujours facile, c’est vrai, mais si je veux aller à Londres, je sais ce que je dois faire, il n’y a pas le choix. » Le Burundais reviendra ensuite en Europe pour le 1er  mai afin de disputer le 10 km route de Maroilles dans le Nord. Et s’alignera ensuite sur piste pour valider définitivement son ticket pour Londres. Et à voir son grand sourire à l’évocation de ce moment, on se dit que les vents mauvais devront se faire une raison.