Réaction face à l’attitude de l’Uprona envers Mgr Bambonanire
Opinion

@rib News, 28/04/2012

Réaction à l’accusation de l’Uprona à Mgr Sérapion Bambonanire d'être un extrémiste hutu - source ARIB, le 14 avril 2012

Avant toute chose, j’ose croire que l’auteur de cet article a exagéré en affirmant que "…le principal parti issu de la minorité tutsi de ce pays, accuse le président de la CNTB d'être un extrémiste hutu", "…cette Commission donne systématiquement raison aux rapatriés", s'enflamme le président de l'Union pour le progrès national (UPRONA), Bonaventure Niyoyankana : « Le mal, c’est "ce" Mgr Sérapion parce que c’est un agitateur, c’est un faiseur de guerre. Et là, on ne peut pas accepter. Nous espérons que le gouvernement osera prendre les responsabilités d’avoir contribué à une guerre ».

Si réellement ces déclarations étaient reconnues comme vraies par le Parti Uprona et son Président, Monsieur Niyoyankana, nous nous étonnons d’entendre que le parti UPRONA était réellement un parti de la minorité tutsi du Burundi ?

Nous trouvons qu’il est facile pour l’UPRONA d’accuser le président de la CNTB d'être un extrémiste hutu mais nous n’avons jamais entendu ce parti pointé du doigt sur un seul extrémiste tutsi. Ce qui laisse entendre qu’il est normal et naturel qu’un hutu soit uniquement extrémiste.

Si Mgr Sérapion est accusé "de mal, d’agitateur et de faiseur de guerre", comment pourrait-on qualifier le parti de Niyoyankana qui est la cause de l’exil de ces rapatriés que la CNTB tente de réhabiliter dans leurs droits ? S’il n’y avait pas eu les massacres de 1965 et le génocide de 1972 dont le Parti UPRONA est le premier responsable, la CNTB n’aurait pas existé, non plus Mgr Sérapion n’en serait jamais le Président.

Entre le déclencheur d’une tragédie qui a coûté la vie à des centaines de milliers de citoyens burundais, créé des veuves, des veufs et des orphelins innombrables et la personne chargée de réparer les torts commis par les régimes de Parti, qui est réellement le mal ?

Est-ce que Niyoyankana pense que les Burundais sont idiots et bêtes. Cette masse silencieuse connaît tout ce qui s’est passé au Burundi, ceux qui ont tué les leurs et éventré les mères, spolié leurs biens en 1972, c'est-à-dire maisons, vaches, véhicules, et tout autre bien qui appartenaient à des personnes déjà animalisées "Abamenja".

Si j’étais Monsieur Niyoyankana, j’aurais honte et je me tairais quand il s’agit de traiter tout ce qui est en rapport avec le dossier 1972 et les désordres sociopolitiques qu’a connus le Burundi.

En terminant, je lui demande de faire la liste des membres de son parti qui vivent dans des maisons spoliées, qui détiennent des richesses appartenant aux personnes assassinées ou exilées surtout en 1965 et 1972. Pendant que les familles de tous les coins du pays se préparent pour rendre hommage le 29 avril 2012 à leurs parents, parentés, amis, voisins, collègues assassinés en 1972, nous demandons à Monsieur Niyoyankana, Président de l’Uprona, de ne pas continuer de tourner le couteau dans les plaies qui ont du mal à se cicatriser.

Bavugemake