29 avril : Garder une mémoire vigilante sur l’hécatombe de 1972 au Burundi
Opinion

@rib News, 29/04/2012

Droit et devoir de mémoire des familles des victimes du génocide commis contre les Bahutu du Burundi par le Parti UPRONA et le régime de Michel Micombero en 1972.

Chers orphelins, chers veuves et veufs, chers petits-enfants et arrière-petits-enfants des victimes de ce carnage, chers parents et parentés des victimes de 1972, chers amis du Burundi de la région est-africaine, du continent africain, européen, asiatique, américain et océanien, souvenez-vous car vous n’avez pas le droit d’ignorer ou d’oublier le premier génocide commis sur la terre africaine contre les Bahutu du Burundi par le Parti Uprona et le régime de Michel Micombero en 1972.

Au début du mois d’avril comme celui-ci en 1972, des listes des personnes à abattre étaient presque totalement achevées. Le 29 avril 1972, le Président, Michel Micombero liquide son propre gouvernement sans le remplacer par une autre équipe le même jour. Ce jour même, il organise des soirées dansantes dans plusieurs régions du pays. Depuis cette même nuit, les premières victimes ont été enregistrées dans les rangs des Bahutu et des Batutsi.

Pour tromper l’opinion, le gouvernement a annoncé un simulacre de coup d’Etat, d’attaque d’une rébellion des monarchistes ou des Mulele venus de l’ex-Zaïre. Sans entrer dans les détails qui seront soulevés par les instances judiciaires nationaux ou internationaux un jour, il convient de connaître pour les uns, ou de se rappeler pour les autres ce qui s’est passé en bref :

Juste après la date du 29 avril 1972, des écoliers du primaire, des élèves du secondaire, des étudiants de l’Université du Burundi, des séminaristes à tous les niveaux (petits, moyens et grands) et des enseignants ont été sortis de leurs classes à côté de leurs frères de l’ethnie tutsi sur base des listes élaborées bien avant. Des hommes d’église (prêtres, pasteurs, évangélistes, catéchistes, sœurs, frères, diacres), des commerçants, des cadres de l’Etat, des militaires de l’ethnie hutu ont été tués en masse. En bref, toutes les catégories des Bahutu ont été visées. Des véhicules de l’armée, de la gendarmerie, des cadres de l’Etat et des personnes acquises à l’idéologie génocidaire les ont acheminés à l’abattoir où ils ont été abattus comme des gibiers et jetés dans  des fosses communes, des toilettes, dans des rivières, etc.

Chers orphelins, chers veuves et veufs, chers petits-enfants et arrière-petits-enfants des victimes, nous pourrions dire beaucoup de choses là-dessus mais l’heure est de rendre hommage aux nôtres et de se rappeler ce qui nous arrivé. Nous vous demandons de garder à chaque instant une mémoire vigilante, d’éviter toute distraction, de s’unir pour éviter et refuser que ce qui nous est arrivé se reproduise un jour et d’exiger que la justice soit faite. Entre temps, nous vous souhaitons une bonne célébration de la mémoire des nôtres ce 29 avril 2012.

Tubeho