@rib News, 24/05/2012 – Source Xinhua

Le tribunal de grande instance de la mairie de Bujumbura a prononcé mardi des peines allant de 10 ans à un emprisonnement à perpétuité contre 14 personnes impliquées dans l'assassinat de Ernest Manirumva, ancien vice- président de l'Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME), ONG burundaise.

Huit personnes accusées d'avoir participé directement à l’assassinat de cet ancien activiste des droits de l'homme ont été condamnés à une peine d'emprisonnement à vie. Trois prévenus ont été condamnés à une peine de 20 ans pour complicité dans cet assassinat et trois autres à une peine de 10 ans pour manquement à la solidarité publique. Deux de cette dernière catégorie sont des policiers qui montaient la garde au bureau où feu Ernest Manirumva travaillait.

Ernest Manirumva a été assassiné à son domicile dans la nuit du 8 au 9 avril 2009.

Ce jugement a été décrit comme une "honte" par le président de l'Association pour la promotion des droits humains et des personnes détenues (APRODH), Pierre-Claver Mbonimpa.

"C'est un jugement de honte pour le pays (...) pour dire que le jugement qui a été prononcé n'est pas conforme à la loi. Ce sont les commanditaires qui ont donné l'ordre aux juges de le prononcer comme tel", a indiqué mercredi M. Mbonimpa.

"A voir comment les enquêtes ont été menées, comment les audiences ont été organisées, on constatait directement que le procès était téléguidé", a-t-il dit.

Un des avocats de la défense a indiqué avoir demandé la réquisition des juges du tribunal qui a prononcé ce jugement pour délit de justice.

Me Isidore Rufyikiri a déclaré que les avocats de la défense sont "obstinément engagés à poursuivre l'affaire, en interne et en externe".