Veillée de Noël sur fond d’inflation galopante au Burundi
Economie

PANA, 24/12/2008

Bujumbura, Burundi - Le prix du kilo de viande de beuf ou de mouton, de poulet ou encore de poissons atteint en cette veille des fêtes de Noël et du Nouvel an, des records inédits, passant de 4 à 20 dollars US suivant la qualité dans les boucheries et charcuteries de Bujumbura, a constaté la PANA sur place dans la capitale burundaise.

Les prix de ces produits, qui refont généralement surface dans l’assiette des ménages moyens aux grandes occasions de fête, étaient deux fois moins chers l’année dernière à la même période, ont avoué certains bouchers et charcutiers approchés, en expliquant, au passage, que l’élevage du petit et du gros bétail ainsi que la pêche enregistrent un constant déclin au Burundi.

L’inflation galopante n’épargne pas non plus d’autres produits de base comme le riz, sans lequel il n’y a également pas de véritable fête populaire au Burundi.

Les stands d’habillement n’attirent pas non plus du monde et beaucoup d’enfants risquent de ne pas se faire beaux à la fête de la nativité qui leur est chère, comme on l’a encore constaté sur les principaux marchés de Bujumbura.

Le sapin de Noël, lui, commence carrément à sortir des habitudes festives des Burundais depuis que le gouvernement a empêché l’abattage d’arbres destinés à cet usage pour préserver l’environnement.

Quelques vendeurs ambulants de sapins artificiels, "made in China", sillonnent toutefois les rues de la ville de Bujumbura, mais sans attirer, là aussi, beaucoup de monde.

Le moral est particulièrement en berne du côté des fonctionnaires de l’Etat qui ne savaient pas encore, jeudi, à quelle date seront versés leurs "maigres salaires" pour meubler tant bien que mal les fêtes chrétiennes chères à la plupart des Burundais.

Les spécialistes des questions religieuses au Burundi estiment à quelque 70% de la population qui seraient de confession chrétienne (60% de catholiques et 9% de protestants).

Les musulmans, eux, représenteraient environ 10% de la population totale du Burundi, d’après les mêmes sources.

La part des adeptes de la religion traditionnelle animiste reste, par contre, floue dans un pays où des gens se réclamant de la religion chrétienne ou musulmane ont parfois recours aux croyances occultes.