Burundi : journalistes solidaires d’un confrère condamné à perpétuité
Droits de l'Homme

RFI, 01 juillet 2012

Burundi: des journalistes rendent visite à leur confrère Hassan Ruvakuki, condamné à la prison à vie

Le Burundi fête le cinquantenaire de son indépendance, obtenue de la Belgique le 1er juillet 1962. Le lundi 2 juillet 2012 aura lieu le plus grand défilé militaire jamais organisé dans ce pays. Mais alors que tout le monde semble à la fête, une trentaine de journalistes burundais ont choisi de marquer leur solidarité avec le journaliste burundais Hassan Ruvakuki, qui vient d’être condamné à la prison à vie, en allant lui rendre visite dans sa prison à l’intérieur du pays.

Les quatre véhicules bondés de journalistes burundais sont arrivés à la prison de Muramvya, située à quelque 50 kilomètres à l’est de Bujumbura, vers 13 heures locales. Les journalistes n'ont rencontré aucun problème pour aller rendre visite à Hassan Ruvakuki. Les responsables de cette maison d’arrêt ont laissé le correspondant de RFI en swahili parler librement avec ses collègues journalistes venus lui témoigner leur soutien.

Le président de l’Union burundaise des journalistes (UBJ), Alexandre Niyungeko, faisait partie des visiteurs : « Nous sommes venus pour rendre visite à notre confrère Hassan. C’est un signe de solidarité en cette journée symbolique pour notre pays, 1er juillet la date de l’indépendance, alors que nous avons un confrère qui est en prison, parce qu’il a fait son métier ».

Comment Hassan Ruvakuki supporte-t-il sa récente condamnation à la prison à perpétuité pour actes de terrorisme, lui qui ne cesse de clamer son innocence ? D'après ses collègues, il ne baisse pas les bras : « Nous avons trouvé qu’il avait quand même le moral, il était assez bien, mais cela ne nous empêche pas de nous inquiéter pour sa santé et sa sécurité. » « Moi j’ai causé avec lui, il m’a dit qu’il est heureux de nous voir, qu’il se sent réconforté, qu’il sent qu’il appartient à une famille de journalistes ».

Puis tous ces journalistes ont repris le chemin du retour pour retrouver une capitale burundaise qui s’apprête à fêter en grande pompe le cinquantenaire de l’indépendance, remis à lundi. Mais ils se sont jurés de ne pas oublier leur collègue qui croupit en prison.