Burundi : la ligue des jeunes du parti au pouvoir sème la terreur
Sécurité

RFI, 20 juillet 2012

Burundi : la ligue des jeunes du parti au pouvoir accusée de commettre des exactions

 Au Burundi, la ligue des jeunes du parti au pouvoir, le Cndd-Fdd, les Imbonerakure («les guetteurs» en français), sont de plus en plus sur la sellette. Ces jeunes qui participent, aux côtés des forces de sécurité, à la lutte contre ceux que le pouvoir qualifie de «bandits armés» et la population de «nouvelle rébellion», se livreraient à de nombreuses exactions : passages à tabacs et arrestations de membres de l'opposition accusés de perturber la sécurité, par exemple... De quoi inquiéter la société civile burundaise.

Les bavures attribuées aux membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, le Cndd-Fdd, se sont multipliées depuis quelques mois au Burundi. Et pour la société civile burundaise qui suit avec inquiétude la montée en puissance de cette organisation, cela ne va pas sans rappeler un passé récent marqué par le déchaînement d’une violence inouïe.

Pacifique Nininahazwe, le délégué général du Forum pour le renforcement de la société civile (Forsc), une plateforme qui rassemble plus de 150 associations, tire la sonnette d’alarme : « On apprend que les jeunesses du parti au pouvoir, les Imbonerakure, sont armés d'armes à feu ou de machettes. Ils tabassent des citoyens et tout cela est couvert par l’impunité totale. Cela est préoccupant, d’autant plus que ce n’est pas pour la première fois qu’on voit cela au Burundi. D’autres partis au pouvoir avaient instaurés des jeunesses qui, dans le passé, nous ont entraînés dans un conflit terrible ».

Malgré des faits accablants dénoncés régulièrement par les stations privées du Burundi, le président de cette ligue des jeunes, Denis Karera, rejette catégoriquement des accusations qu’il qualifie de « provocations » : « Ce sont des propos mensongers. Les Imbonerakure sont guidés par l’idéologie du parti. Ils ne sont pas et ils ne seront jamais caractérisés par des actes qui perturbent la sécurité et la paix ».

Combien sont-ils au sein de mouvement ? Probablement des dizaines de milliers, mais son président préfère garder secrète cette information.