Décès brutal du président ghanéen John Atta Mills
Afrique

@rib News, 25/07/2012 – Source Reuters

 Le président ghanéen John Atta Mills est mort brutalement mardi à l'âge de 68 ans de causes encore inconnues, et le vice-président John Dramani Mahama a prêté serment dans la soirée pour lui succéder, a-t-on appris de source officielle.

"C'est le cœur lourd (...) que nous annonçons la mort soudaine et prématurée du président de la République du Ghana", lit-on dans le communiqué.

Le chef de l'Etat est décédé quelques heures après être tombé malade, indique le communiqué sans autre précision.

D'après une source proche de la présidence, qui a demandé à rester anonyme, Mills s'était plaint de douleurs lundi soir et est décédé mardi après-midi après une rapide détérioration de son état de santé.

Il était revenu il y a quelques semaines des Etats-Unis, où il avait subi une batterie d'examens. Il avait plaisanté avec des journalistes à l'occasion de son départ d'Accra, la capitale, au sujet de rumeurs évoquant sa mort. "Est-ce que vous regardez une personne qui est morte?", avait-il demandé ironiquement.

Mills devait selon toute vraisemblance se représenter à la tête du Ghana à la présidentielle organisée en décembre.

La commission électorale ghanéenne a déclaré que la présidentielle et les législatives auraient lieu comme prévu. "Le calendrier électoral reste inchangé -c'est seulement l'affaire des partis", a déclaré le chef de la commission Kwadwo Afari-Gyan à Reuters, expliquant qu'il dépendait du Congrès national démocratique (NDC), au pouvoir au Ghana, de trouver un remplaçant à Mills.

Selon les termes de la constitution ghanéenne, le vice-président Mahama doit assurer l'intérim jusqu'aux prochaines élections.

UN EXEMPLE DE DÉMOCRATIE

John Atta Mills avait obtenu la reconnaissance de la communauté internationale en tant que dirigeant d'un pays africain considéré comme exemplaire, tant sur le plan de la stabilité politique que du respect de la démocratie.

Pays producteur de pétrole depuis seulement deux ans, mais aussi d'or et de cacao, le Ghana a enregistré une croissance à deux chiffres l'an dernier, polissant ainsi son image de destination attractive pour les investisseurs.

Avocat et expert en fiscalité de formation, Mills avait supervisé l'émergence du Ghana comme nouveau pays producteur de pétrole, s'attirant la reconnaissance de son pays et de la communauté internationale pour sa solide politique économique et son engagement en faveur de la démocratie et de la bonne gouvernance.

Le président américain Barack Obama l'avait reçu en mars dans le Bureau ovale et l'avait félicité, évoquant au sujet du Ghana une "histoire exemplaire en Afrique".

Mills et son parti ont suscité les attentes des populations les plus défavorisés du pays, qui s'attendent à pouvoir bénéficier des retombées de la production pétrolière.

Mais l'ancien président a aussi toujours insisté sur l'importance de la stabilité politique dans une région souvent en proie à des troubles.

"Nous allons assurer qu'il y aura la paix avant, pendant et après l'élection (de décembre), parce que quand il n'y a pas de paix, ce ne sont pas les élites qui souffrent, mais les gens ordinaires qui nous ont élu", avait-il déclaré à Barack Obama en mars.

Le Ghana a connu des élections démocratiques à quatre reprises depuis le dernier coup d'Etat militaire en 1981.

John Atta Mills avait remporté l'élection présidentielle de 2008 après deux tentatives infructueuses.