Sommet des Grands Lacs sur la force neutre dans l'Est de la RDC
Afrique

@rib News, 06/08/2012 – Source AFP

Les chefs d'Etat de la région des Grands Lacs se réunissent mercredi à Kampala pour définir les contours d'une force neutre, chargée d'éradiquer les groupes armés actifs dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) et de surveiller la frontière avec le Rwanda.

Le principe de cette force impartiale avait été adopté fin juillet, lors d'un sommet extraordinaire de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), réuni en marge du Sommet des chefs d'Etat de l'Union africaine (UA), à Addis Abeba.

Le président de la RDC, Joseph Kabila, et son homologue rwandais Paul Kagame, sont attendus mercredi dans la capitale ougandaise pour ce nouveau sommet de cette organisation sous-régionale comptant onze pays.

Les autorités de la RDC, s'appuyant sur un rapport de l'ONU, accusent le Rwanda de soutenir les mutins du M23, issus d'une précédente rébellion et intégrés à l'armée congolaise aux termes d'un accord signé avec Kinshasa le 23 mars 2009. Les mutins ont retourné leurs armes en avril contre les forces gouvernementales.

Kigali dément, accusant en retour Kinshasa, qui réfute, de soutenir les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), rébellion hutu rwandaise opposée au régime de Paul Kagame et active dans l'est de la RDC.

A Addis Abeba, les deux présidents s'étaient rencontrés pour la première fois depuis la reprise des armes par le M23 et s'étaient entretenus en tête-à-tête.

Si les deux chefs de l'Etat s'étaient accordés sur le principe d'une force neutre, reste à définir ce que sera cette force et il est à parier que Kinshasa et Kigali ont des visions très différentes à son sujet.

La RDC a indiqué vouloir que la Mission de l'ONU en RDC (MONUSCO), forte de 19.000 hommes et déployée dans l'est du pays, soit utilisée pour constituer cette force. Mais Kigali n'a pas ménagé ses critiques contre la MONUSCO, l'accusant de partialité en faveur des autorités congolaises.

L'ONU a admis que les hélicoptères de la MONUSCO étaient intervenus à plusieurs reprises en appui à l'armée congolaise contre les mutins.

Plusieurs types de forces sont à l'étude, selon des documents consultés par l'AFP sur les lieux d'une réunion préliminaire à huis clos lundi des ministres des Affaires étrangères de la région en périphérie de Kampala.

Parmi celles-ci, une force régionale constituée de soldats de la région et financée par ses Etats, à laquelle l'UA s'est dit prête à contribuer et une force internationale et régionale incorporée à la MONUSCO dont le mandat - limité actuellement à la protection des civils - serait renforcé.