Les Banyamulenge réclament justice, 8 ans après le massacre de Gatumba
Société

@rib News, 14/08/2012 – Source Xinhua

Huit ans jour pour jour après le massacre de 166 réfugiés congolais d'ethnie Banyamulenge dans la nuit du 13 au 14 août 2004 à Gatumba, localité de la province rurale de Bujumbura, limitrophe du territoire d'Uvira, de la province du Sud-Kivu en RDC, la communauté Banyamulenge a déploré qu'aucune enquête judiciaire n'est initié jusqu'ici pour déterminer les responsabilités du crime.

« Sur les huit ans, nous avons eu à réclamer que justice nous soit faite, mais en vain », a indiqué lundi Dugu Wamulenge, représentant de la sous-région africaine des grands lacs (RDC, Burundi et Rwanda), à l'occasion d'une cérémonie de commémoration du 8ème anniversaire du massacre sur le site de mémorial érigé à Gatumba en mémoire des victimes.

« Le monde a vu, mais le monde n'a rien fait », a martelé M. Wamulenge.

Citant une enquête préliminaire onusienne sortie au lendemain de ce massacre, M. Wamulenge a implicitement accusé deux dirigeants de l'ancien mouvement armé burundais "PALIPEHUTU-FNL" d’être impliqués dans ce massacre.

De son côté, le gouverneur de la province rurale de Bujumbura, Jacques Minani, intervenant au nom du gouvernement burundais, a indiqué que le plus important n’est pas de pendre les responsables de ce massacre comme le réclament les représentants de la communauté des victimes, mais plutôt d'éviter que de tels crimes ne se reproduisent.

Le gouverneur de la province congolaise du Sud-Kivu, Marcelin Cishambo, a plaidé pour la tolérance entre les communautés ethniques de la région des Grands Lacs afin de favoriser la construction d'une stabilité régionale qui serait un bon prélude à l'émergence d'une « justice apaisée ».

Quand la stabilité se sera consolidée dans les grands lacs, le gouvernement congolais pourra poser au gouvernement burundais de l’éclairer sur le massacre de Gatumba, a indiqué M. Cishambo.