Les Burundais appelés à ne pas consommer les produits de la Brarudi
Société

RFI, 20 août 2012

Burundi: appel au boycott de la principale industrie pour protester contre la hausse des taxes

Le collectif contre la vie chère au Burundi, qui regroupe quelque 470 organisations de la société civile et les deux principales centrales syndicales du pays, appelle les Burundais à boycotter pendant deux jours les produits de la Brarudi, la Brasserie et limonaderie du Burundi, de loin la principale industrie du pays, pour protester contre une hausse récente des taxes sur les bières et autres limonades, qui a entraîné fin juillet une augmentation assez sensible du prix des bières et autres limonades produites entreprise.

Le collectif contre la vie chère au Burundi ne décolère pas. Il estime qu’en décidant une augmentation des taxes qui frappent les produits de la Brarudi, le pouvoir burundais a repris de la main gauche ce qu’il avait donné de la main droite en diminuant les taxes sur les produits vivriers de première nécessité à partir de la mi-mai.

Ce collectif appelle donc les Burundais à ne pas consommer les bières et autres limonades produites par la Brarudi pendant deux jours. Noël Nkurunziza, le président de l’Association des consommateurs du Burundi (Abuco), appelle ses compatriotes au « sacrifice ».

« Nous avons pris la décision de demander à l’ensemble des Burundais, aux consommateurs burundais, plus qu’un boycott même, de faire un sacrifice, de ne pas consommer de produits Brarudi à partir de ce lundi 20 août jusqu’au mardi 21 août 2012 », explique-t-il.

La bière est considérée comme le « ciment social » par excellence dans ce pays, et donc le prix des bières « Primus » et « Amstel » de la Brarudi, société en situation de monopole, conditionne généralement celui de tous les autres produits. Ce qui explique une réaction qui pourrait en étonner plus d’un.

« Nous voulons finalement attaquer le mal par là où il commence, confie M. Nkurunziza. C’est au niveau de ces produits Brarudi qui ont augmenté de prix et qui en conséquence, vont entraîner la hausse du prix des denrées de première nécessité. »

Quelle va être la réaction des Burundais, grands buveurs de bière devant l’éternel ? Le collectif contre la vie chère sait qu’il a fait un pari osé, ce qui sans doute explique le terme de « sacrifice » utilisé dans son appel.