Appel à deux journées de "grève de la soif" au Burundi
Société

PANA, 20 août 2012

Deux journées de "grève de la soif" contre les produits de la Brasserie du Burundi

Bujumbura, Burundi - Un mouvement de boycott des produits de la Brasserie du Burundi (BRARUDI) débute ce lundi, pour une durée de deux jours consécutifs, suite à un appel de quelque 477 associations de la Société civile et autres collectifs des syndicats engagés depuis plusieurs semaines dans une campagne nationale de lutte contre la « vie chère » dans le pays.

Les détenteurs des débits de boissons ont été également priés de ne pas ouvrir leurs portes aux clients et aux livreurs de la BRARUDI  durant les deux journées dénommées « grève de la soif » au Burundi.

De l'avis des économistes à Bujumbura, les associations frondeuses ont ainsi touché là où cela risque de faire mal à la fois au gouvernement et à l'entreprise privée, en ciblant, dans un premier temps, les boissons alcoolisées et les sodas de la BRARUDI dont les dernières hausses des prix continuent à soulever des vagues dans les  milieux des consommateurs.

A titre illustratif, le prix d’une bouteille de bière de la marque « Primus » 72 cl (la plus populaire au Burundi) est passé de 1.000 francs burundais (un dollars us=1447 francs burundais au taux de lundi) à 1.150, soit une augmentation de l’ordre de 42%, tandis que les boissons gazeuses et les limonades ont subi des augmentations de prix frôlant les 70%.

Les produits de la BRARUDI, soumis à une forte demande, jouissent d'un monopole absolu qui  concède ainsi à l'entreprise des marges bénéficiaires non négligeables et profite au Trésor public par le biais des taxes et impôts.

Le président de l’association burundaise des consommateurs(ABUCO), Noël Nkurunziza, a demandé à la population de consentir ce « sacrifice », le temps de  faire entendre sa voix et casser la spirale des hausses intempestives des prix des produits de large consommation qui ne cessent de grimper ces derniers temps.

On rappelle que les mêmes associations avaient obtenu du gouvernement la remise des taxes et impôts sur certains produits importés de première nécessité comme le riz, la farine et le poisson, au lendemain d’une grève générale qui avait paralysé les activités durant une journée au début de l’année 2012.

Le manque à gagner pour le trésor public avait été estimé par le gouvernement à un montant global de 15 milliards de francs burundais (près de 15 millions de dollars US) suite à la remise des taxes et impôts sur les produits de première nécessité.

A l’époque, les associations avaient dans la ligne de mire la régie nationale de l’eau et d’électricité (REGIDESO) qui venait de revoir à la hausse le prix de ses produits dans des proportions allant parfois du simple au quadruple.