Soutien français au seul Burundais aux Jeux paralympiques
Sports

Ouest-France, 21/08/2012

Aux JO, la Région soutient Rémy, le Burundais

 À 23 ans, il participera aux Jeux paralympiques, à Londres. L'athlète est soutenu par la Région. Un des exemples du jumelage entre le Burundi et les Pays de la Loire.

À Londres, si le drapeau du Burundi flotte dans le stade olympique, c'est grâce à Rémy Nikobimeze. Et un peu à la région des Pays de la Loire. Depuis la semaine dernière, elle accueille l'athlète handisport. À La Roche-sur-Yon, il se mêle au rassemblement de l'équipe de France d'athlétisme, réunie en stage de préparation.

[Sur la photo (de g à d) : Alain-Albin Arakaza, entraîneur, Ciconcilie Nahimana, chef de mission, Rémy Nikobimeze et Arthémon Hatungimana, entraîneur de l'équipe de France.]

Sa venue ne doit rien au hasard. Elle s'inscrit dans le travail de coopération initié en 2006 entre la Région et le Burundi. Il prévoit des actions dans le secteur de la santé, de l'agroalimentaire et du sport. C'est dans ce cadre que la collectivité a aidé l'athlète à s'équiper. « Ils m'ont fourni les chaussures à pointes, un survêtement et une paire de baskets », indique-t-il.

À Londres, Rémy Nikobimeze, 23 ans, rêve d'une place sur le podium, dans le 1 500 m. Il y a sept ans, il était embarqué dans la guerre civile qui déchirait son pays. Comme 10 % de la population, il en a gardé des séquelles physiques, y laissant son bras droit. Avec le retour de la paix, le Burundi a mis en place des programmes de réinsertion par le sport pour les mutilés de guerre. C'est récent et encore fragile. « Surtout, assure Ciconcilie Nahimana, chef de la mission burundaise, nous manquons énormément de moyens. »

Arthémon Hatungimana connaît cette précarité. En 1995, ce Burundais décrochait la médaille d'argent aux Mondiaux de Göteborg, sur 800m, derrière Wilson Kipketer. Aujourd'hui, il entraîne l'équipe de France handisport. En janvier dernier, la Région a fait appel à lui pour repérer des athlètes et les qualifier pour les Jeux paralympiques.

« Au Burundi, on n'a déjà rien pour les valides..., déplore Arthémon. Quand 50 athlètes doivent se partager un javelot, imaginez s'il faut acheter des prothèses ou un fauteuil. Seuls les amputés des membres supérieurs et les malvoyants peuvent faire de l'athlé. »

À Londres, une performance de Rémy pourrait « offrir une vitrine » au handisport. Et favoriser son développement au Burundi, où « il y a encore peu, on ne comprenait pas pourquoi faire du sport à des handicapés. » Le coup de pouce de la Région est le bienvenu. Tous souhaitent qu'il perdure. Pour qu'en 2016, Rémy ne soit plus seul à représenter son pays.

Alain DUFRESNE.