Les dessous du football burundais
Sports

@rib News, 20/01/2009

Lydia Nsekera« Le Football burundais va mal, très mal ! » lit-on d’emblée dans une "Analyse critique de la gestion du Football au Burundi", transmise le 14 novembre dernier à l’Assemblée générale de la Fédération de Football du Burundi (FFB) par d’anciens dirigeants du football regroupés au sein du "Groupe d’initiative pour le redressement du football burundais".

Ce véritable brûlot au vitriol contre Mme Lydia Nsekera, qui est à la tête de la FFB - dont ARIB.INFO s’est procuré tardivement une copie que nous publions néanmoins en intégralité - a été envoyé au président de la République Pierre Nkurunziza, grand amateur de football, son passe-temps favori après ses interminables séances quotidiennes de prière.

« Aucun sportif de ce nom ne saurait rester insensible aux mauvaises prestations de nos équipes représentatives, nos équipes nationales, les équipes championnes et vice championnes dans les compétitions internationales. Seule l’équipe des Cadets a su tirer son épingle du jeu dans la compétition de la CECAFA. Il est loin le temps où aucune équipe ne pouvait battre les Burundais sur la pelouse du Stade Prince Louis RWAGASORE », écrivent les détracteurs de Mme Lydia Nsekera.

Selon les auteurs du texte, « Les équipes fédérales qui ont dirigés le football depuis l’arrivée de la manne de la FIFA n’ont pas brillé par une bonne gestion administrative et financière ». Depuis l’arrivée de Mme Lydia Nsekera à la tête de la FFB, « l’espoir mis en elle, parce que c’était une femme, s’est vite éteint lorsque la corruption, les intimidations, les menaces, bref la dictature, ont caractérisé la gestion de la FFB », accusent-ils.

Le "Groupe d’initiative pour le redressement du football burundais" dit assister actuellement à « Un niveau du football le plus bas de l’histoire du Burundi, une corruption généralisée aux niveaux des clubs, des associations, initiée et couverte par l’équipe dirigeante de la FFB, des relations déplorables entre la FFB et le Ministère de tutelle qui s’étalent même dans les journaux !! », avant de présenter les divers appuis financiers que la FFB reçoit depuis bientôt dix ans.

« Mme Lydia Nsekera a eu à gérer un peu plus de Deux milliards de FBu sur les quatre ans de son mandat !! », selon ses accusateurs qui s’interrogent : « Pourquoi notre football est il si bas, alors que les moyens financiers, les talents de nos footballeurs sont bien présents ».

Leur réquisitoire est sans appel :« La situation actuelle du football burundais découle d’un grave problème de gestion sur les plans administratifs, techniques et financiers ! ».

La mal-gouvernance qui ronge le Burundi semble ainsi avoir atteint toutes les institutions et ce y compris les instances sportives. Les signataires de l’analyse appellent « les autorités de tutelle, le Gouvernement, pour qu’ils prennent conscience eux aussi qu’ils peuvent aider pour redresser le football burundais ! ».

Il est fort à parier qu’ils risquent de se retrouver face à une oreille sourde puisque « l'exemple vient d'en haut ». En effet, dans le petit milieu politico-financier du pouvoir CNDD-FDD les magouilles, détournements de fond, commissions occultes, les passe-droits et autres arnaques sont légions.

NdlR : Les colonnes d’ARIB.INFO restent bien entendu ouvertes à Mme Lydia Nsekera, en « Droit de réponse », si elle veut y présenter sa défense !

Lire l’intégralité de l’analyse