France : Les Burundais s’illustrent au Challenge Solvay
Sports

Vosges Matin, 17.09.12

 Le Burundi aime Solvay

Des trois Burundais au départ de cette 16e édition, deux se sont imposés sur le 10 km et le semi-marathon en attaquant comme ils l’avaient prévu.

Alors que la nuit fraîche et étoilée avait accouché d’un brouillard épais à l’aube et que le soleil a patiemment percé pour accompagner les 463 coureurs du 10 km à Dombasle, les Burundais n’ont pas attendu que le soleil cogne pour s’illustrer lors du 16e Challenge Solvay.

Coureurs des plateaux de la Vallée du grand rift, habitués à une certaine fraîcheur due à l’altitude, Ezechel Nizigiyimana et ses compagnons ont fait parler leur pointe de vitesse pour s’imposer dans les deux épreuves phares de la journée.

Si le parcours du 10 km était identique à l’an passé, Nizigiyima, lui, le découvrait. «C’était un bon parcours, avec beaucoup de virages et difficiles», expliquait-il juste après l’arrivée, «C’était très dur du 5e kilomètre à l’arrivée, au niveau des relances.»

Le Burundais a omis les trois premiers kilomètres où Jethro Kipchirchir a dynamité le peloton dès les premiers mètres. Le Kenyan a couru la première borne à peu de 25 km/h! Nizigiyima et le Belge Monder Rizki sont revenus tranquillement le long du canal à la faveur d’un terrain accidenté. Derrière, le quatrième, Alexei Gurkin, était déjà largué. Seul au début, seul jusqu’au finale pour le Russe. Car devant, ça n’a pas rigolé.

Si le rythme s’est accéléré à la sortie de Sommerviller, c’est peu avant l’entrée dans Dombasle que Nizigiyima a porté son attaque : «quand j’ai accéléré au 6 e kilomètre, je n’ai pas relâché jusqu’à la fin et eux ont craqué». «Dès qu’il a fait le trou, on n’a pas su revenir avec le Kenyan (Kipchirchir)», admettait Rizki, finalement deuxième.

Un peu plus d’une heure après la victoire de Nizigiyima, c’était au tour d’un compatriote de s’illustrer : Eric Niyonsaba; au terme d’un semi-marathon, qui s’est joué au train quasiment jusqu’à la ligne.

Cependant que 270 athlètes avaient choisi de faire le 21,1 km pour se faire plaisir, quelques-uns avaient, le chrono ou la victoire en tête. Ainsi un beau peloton de coureurs s’est formé dès les premiers hectomètres. Parmi les quinze, on remarquait le jeune Toulois Guillaume Barbat en quête d’un temps pour se qualifier pour les championnats de France, qui se dérouleront dans quinze jours à Nancy ou le Kenyan Wilson Chemweno, qui menait.

L’allure étant soutenue, ce groupe perdait des éléments à mesure d’avaler le bitume. Il n’était déjà plus que huit au 5e kilomètre. Huit à être chaudement applaudis par les participants des 1, 4 et 10 km, massés sur les trottoirs à proximité de la salle des sports Roger-Boileau.

Jusqu’au 18ekilomètre, après un tour à Rosières-aux-Salines, Saint-Nicolas-de-Port, Varangéville et peu avant le passage devant l’usine Solvay, Chemweno menait toujours le train. «J’ai mené aussi dans le final», poursuivait le Kenyan, qui se souvenait s’être énormément retourné pour surveiller son adversaire, Niyonsaba, bien calé dans ses baskets. «J’ai essayé de passer le deuxième. J’ai essayé, j’ai essayé mais j’avais un peu mal au mollet», soulignait le vainqueur à la descente du podium. «C’était compliqué d’attaquer, à cause des muscles. Mais j’ai réussi à passer au 500 m», finissait-il en souriant. Wilson Chemweno était, lui, beau joueur : «C’était une belle lutte».