La Tanzanie ferme le dernier camp de réfugiés burundais
Société

PANA, 21 septembre 2012

Dar-es-Salaam, Tanzanie - Le groupe de quinze mille réfugiés burundais encore présents en Tanzanie sera rapatrié avant la fin de cette année, a annoncé le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Selon la directrice-adjointe du HCR, Erika Feller, le camp de Mtabila, où les réfugiés ont vécu durant des décennies dans le district-ouest de Kasulu, dans la région de Kigoam, sera fermé le 31 décembre prochain. "Il convient de fermer le camp après l'expiration des permis des réfugiés de rester dans le pays à ce moment là", a déclaré Mme Feller à la presse en Tanzanie au terme de sa visite officielle.

Le camp de Mbatila est le dernier camp de réfugiés burundais en Tanzanie.

En vertu de l'accord conclu entre le HCR et les gouvernements tanzanien et burundais, des dispositions ont toujours été prises pour que les réfugiés quittent le pays d'accueil à la fin de cette année, étant donné qu'ils n'auront plus besoin de la protection internationale.

Mme Feller a confirmé que le Burundi avait promis de protéger et d'accepter les rapatriés comme ses citoyens.

Les premiers flux de réfugiés arrivés du Burundi ont été installés dans le camp de Mtabila en 1972 et aujourd'hui beaucoup de résidents de ce camp y sont nés.

Au début de cette année, le camp accueillait plus de 37.000 réfugiés burundais.

L'aide au transport et une assistance standard : remise de liquidités, de vivres, de produits non alimentaires, des kits de soins de santé et des kits scolaires, seront fournies aux réfugiés par l'agence onusienne à leur arrivée au Burundi.

Bien que certains réfugiés se sentaient stigmatisés par les événements qui les ont fait fuir de leur pays, ils ont pratiquement surmonté ces sentiments et ont accepté de rentrer au bercail, selon Mme Feller.

"Le HCR reconnaît le droit du gouvernement de Tanzanie à appliquer sa loi sur l'immigration", a-t-elle dit, soulignant que le rapatriement des réfugiés serait conduit de manière humaine et organisée.

En avril 2010, la Tanzanie a pris la décision sans précédent de naturaliser plus de 162.000 réfugiés comme solution pour le maintien des réfugiés dans ses frontières.

Les nouveaux citoyens vivaient dans les installations des districts de Mpanda et Urambo, dans l'Ouest de la Tanzanie, depuis 1972.

Toutefois, le gouvernement a traîné pour les relocaliser et les intégrer dans les communautés locales des régions de leur choix.

Les certificats de naturalisation leur seront délivrés dès leur réinstallation.

Le HCR entend, en 2012, aider au rapatriement volontaire de 20.000 Burundais de Tanzanie et de RD Congo.

L'agence a également prévu de soutenir la réintégration de 38.500 réfugiés, dont ceux rapatriés en 2010 et 2011, qui n'ont pas encore bénéficié d'une assistance.

Le Burundi est dans une situation de post conflit, caractérisée par le retrait progressif des organisations non gouvernementales et des acteurs humanitaires, ce qui met plus de pression sur le HCR, pour l'assistance, notamment, pour la gestion des camps et les activités de réintégration.

La Tanzanie est un pays d'accueil de réfugiés depuis plus de quatre décennies, durant lesquelles, elle a accueilli l'une des plus importantes populations de réfugiés en Afrique.

Le conflit et les guerres civiles ont chassé la plupart d'entre eux de leurs pays d'origine, principalement le Burundi, le Rwanda et la RD Congo.