Lune de miel dans les relations entre le Burundi et l’Inde
Diplomatie

PANA, 23 septembre 2012

Bujumbura, Burundi - La toute première visite d’Etat du président burundais Pierre Nkurunziza, en Inde, du 17 au 19 septembre dernier, a été sanctionnée par de multiples accords de coopération bilatérale qui placent déjà ce géant économique d’Asie en tête de nouveaux partenaires privilégiés du Burundi.

Les partenaires traditionnels du Burundi se comptent surtout parmi les pays occidentaux, comme la Belgique (ancienne puissance coloniale), la France, les Pays-Bas ou encore l'Allemagne et la Russie.

A New Dehli, le président du Burundi et sa délégation ont rencontré tour à tour le chef de l’Etat indien, Shri Pranab Mukherjee, le vice-président, Shri Hamid Ansari et le Premier ministre, Manmohan Singh, ainsi que Mme Preneet Kaur, la ministre d’Etat indienne aux Affaires étrangères.

Concernant les résultats de tous ces contacts, le communiqué conjoint précise que les parties burundaise et indienne se sont félicitées de l’intensification des contacts diplomatiques entre les deux pays, particulièrement depuis l’ouverture, en 2009, par le Burundi d’une mission diplomatique résidente à New Delhi.

Les deux parties ont encore évalué "positivement" les relations bilatérales politiques, commerciales et économiques à travers l’accord de coopération bilatérale qui a été signé en février 2012 au cours de la visite au Burundi de la ministre d’Etat indienne aux Affaires extérieures.

Le président burundais a remercié le gouvernement indien pour l’octroi d’une ligne de crédit à des conditions concessionnelles d’un montant de 80 millions de dollars américains aux fins de l’exécution du projet de construction d’une centrale hydroélectrique de 24 mégawatts sur la rivière Kaburantwa, dans le Nord-ouest du pays et qui permettra de satisfaire les besoins du Burundi en électricité.

Le gouvernement de l’Inde a encore annoncé la mise à disposition d’une ligne de crédit d’un montant de 42,38 millions de dollars américains pour la réalisation au Burundi du projet de mécanisation agricole et de mise en place d’un complexe intégré de transformation de produits agricoles.

Le chef de l’Etat burundais a exprimé sa satisfaction pour la mise en œuvre avec succès des centres de télémédecine et télé-éducation, mis en place au Burundi en août 2010 dans le cadre du Projet pan-africain des services en ligne.

Les deux parties ont également passé en revue les projets qui ont été offerts au Burundi dans le cadre des décisions prises aux sommets du forum Inde-Afrique de 2008 et de 2011 et ont exprimé la satisfaction en ce qui concerne leur mise en œuvre.

Ces projets sont relatifs à l’ouverture à Bujumbura d’un institut Inde-Afrique de la planification et l’administration de l’éducation, le projet Inde-Afrique de construction d’un centre de formation professionnelle et d’incubation, les projets d’électrification rurale à travers la production de gaz par la biomasse et le centre des sciences agronomiques.

Les gouvernements burundais et indiens ont convenu de continuer à renforcer la coopération dans les domaines de l’économie, du commerce et de l’investissement, des finances, du développement des ressources humaines, de la culture, tout en s’efforçant à étendre cette coopération dans d’autres domaines potentiels comme l’agriculture, la transformation des produits agricoles, les Technologies de l’information et de la communication, la science et la technologie, la santé et les mines.

Le président Nkurunziza a remercié le gouvernement de l’Inde pour le quota sans cesse accru de bourses accordées à des étudiants burundais pour des études de longue durée dans des institutions d’Enseignement supérieur.

Concernant les perspectives d’avenir, de nouveaux accords ont été signés lors de la récente visite du président burundais en Inde dans les domaines de l’éducation, du développement rural, de la santé et de la médecine.

Sur le plan politique, le président Nkurunziza a exprimé, en retour, son appui à la candidature de l’Inde pour un siège permanent dans le cadre d’un Conseil de sécurité des Nations unies élargi.

L’Inde, quant à elle, a accepté de soutenir la demande du Burundi pour être un membre du Commonwealth, le regroupement des pays de langue anglaise.

A la fin, le chef de l’Etat burundais a invité le président et le Premier ministre de l’Inde à effectuer des visites d’Etat au Burundi à des dates à convenir d’un commun accord.

On rappelle que le nouveau régime du président Nkurunziza a diversifié considérablement ses relations diplomatiques avec les pays émergents comme le Brésil et l’Afrique du Sud, en dehors de l'Inde.