Burundi : une solution en vue face à la pénurie d’essence ?
Economie

RFI, 14 octobre 2012

Burundi: les autorités ont entamé des négociations avec les pétroliers sur le prix de l’essence

 Le Burundi fait face depuis la mi-septembre à une importante pénurie d’essence qui a de graves conséquences sur l’économie encore fragile de ce pays qui peine à se relever de 13 ans de guerre civile et qui est enclavé dans la région des Grands-Lacs africains. Les longues queues devant des stations d’essence approvisionnées au compte-goutte font désormais partie du paysage, mais une solution semble en vue.

Depuis trois semaines, la vie des automobilistes burundais se résume pratiquement à faire la chasse à la perle rare, une station service qui sert de l’essence.

« C’est inimaginable ! On est vraiment paralysé parce qu’on est obligé de faire des queues pour juste avoir quelques litres », témoigne un automobiliste. « Et s’il n’y a pas de solutions, je me dis que le gouvernement s’en fout totalement ». Bref, rien ne va selon ce fonctionnaire.

« C’est la calamité, poursuit un autre Burundais. Il n’y a pas d’essence, tout le travail pour le moment (est) bloqué, le transport public est affecté, toutes les marchandises sont affectées, donc la vie s’est arrêtée ! ».

Jusqu’ici, les autorités burundaises s’étaient contentées d’invoquer, sans abuser personne, un problème de rupture de stock pour justifier cette sévère pénurie d’essence. Mais changement de ton jeudi avec le deuxième vice-président burundais Gervais Rufyikiri, qui a reconnu devant l’Assemblée nationale, que des négociations étaient en cours avec les pétroliers sur le prix de l’essence, à cause de la flambée du prix du baril de pétrole sur le marché international et du manque de devises sur le marché local.

« Tous ces problèmes ont affecté le prix de l’essence, a-t-il déclaré, et a entraîné une polémique entre le ministère du Commerce et les pétroliers. Le fruit de ces discussions sera rendu public », a-t-il déclaré.

Samedi 13 octobre, le gouvernement a annoncé une augmentation de 3% du prix de l’essence. De quoi contenter pour quelque temps seulement les pétroliers burundais.