L’ancien Bodyguard de Ndadaye rejette le rapport de l’ONU de 1996
Opinion

@rib News, 24/10/2012

DEMENTI CONCERNANT LE RAPPORT DES NATIONS UNIES SUR L’ASSASSINAT DU PRESIDENT NDADAYE

 Par Gratien Rukindikiza

Mon démenti s’adresse à Arib qui a publié l’extrait du rapport des Nations Unies sous forme d’éclaircissement. En effet, ce rapport sorti en 1996 a été contesté par plusieurs personnes par son manque de professionnalisme. Des témoignages inventés de toutes pièces m’ont été attribués parce que les enquêteurs refusaient de publier ce que je leur avais expliqué.

Contrairement à ce qui est écrit et repris par Arib, le Colonel Bikomagu ne m’a jamais  donné un ordre de partir à l’Ile Maurice. Il ne savait même pas si je partais à l’étranger ce jour. Pour toute personne qui connaît l’organisation de la sécurité d’un Président, le chef d’Etat Major n’a pas des ordres à donner à cette sécurité. Le Colonel Bikomagu ne m’a jamais donné un ordre au moment où j’étais à la sécurité du Président Ndadaye. Lui–même sait que j’avais une liberté d’action et que j’avais posé des actes hors du palais sans qu’il soit au courant.

Mon départ à l’Ile Maurice a été décidé par le Chef du cabinet et le Chef du protocole du Président Ndadaye, tous des Hutu. Je souligne l’ethnie car c’est cet élément qui a mis dans l’embarras les enquêteurs des Nations Unies pour inventer d’autres histoires.

Je l’ai dit et je le redis, cet assassinat du Président Ndadaye par des militaires a été facilité par la complicité de certains hutu, membres du Frodebu en ce moment. Je déments catégoriquement les écrits disant que Bikomagu m’a donné l’ordre de partir et de revenir avant le 21 octobre 1993.

Je dois informer les Burundais que j’avais porté plainte contre le Secrétaire général des Nations Unies en ce moment, Monsieur Boutros Boutros Ghali au Tribunal de Grande Instance de Paris après la sortie de ce rapport. Je voulais demander à la justice d’exiger des Nations Unies de sortir les enregistrements de l’enquête et de rétablir la vérité.

Etant en France, pays soutenant Boutros Ghali contre Koffi Annan, candidat des Anglo-saxons, j’ai été obligé par mon avocat de retirer la plainte d’autant plus que je n’avais pas encore la stabilité au niveau du séjour en France.

En tant que citoyen burundais, je suis à la disposition d’une Commission Vérité réconciliation sur le Burundi pour donner ma version de ce qui s’est passé en 1993. Cependant, je ne pourrai répondre qu’à une Commission neutre, nationale et non politique.

Gratien Rukindikiza