Besoin "pressant" d’investir dans l’infrastructure en Afrique
Afrique

PANA, 31 octobre 2012

Kigali, Rwanda (PANA) - Un rapport rendu public mardi à Kigali en marge des travaux de la septième Conférence économique africaine qui regroupe des centaines de chercheurs et experts économistes en provenance de divers pays du continent, souligne une nécessité et un besoin "pressant" d’investir dans le domaine de l’infrastructure "qui demeure un obstacle majeur pour la prospérité du continent".

Selon ce rapport intitulé "Libérer le potentiel de l’Afrique en tant que pôle de croissance mondiale", et réalisé par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et l’Union africaine (UA), les gouvernements ont besoin d’adopter d’autres alternatives qui vont inverser la tendance du déficit d'infrastructures.

Parmi les recommandations dans ce document de 193 pages dont une copie a été transmise à la PANA à Kigali, les pays africains auront surtout besoin de mettre en place des systèmes adaptés qui leur permettront d’exploiter les secteurs clés de leurs économies tels que les banques commerciales, les fonds d’assurance, le marché boursier ainsi que les fonds de pension.

S’adressant à un groupe de délégués qui participent à cette rencontre devant durer quatre jours, le président du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, a pour sa part exhorté les participants à réfléchir davantage sur la manière de mettre en place des mécanismes adéquats pour trouver une solution durable à cette situation.

"Les décideurs [africains] ont besoin désormais de sortir les bons discours des tiroirs", a lancé le patron de la BAD faisant apparemment allusion aux six autres conférences précédentes du genre dont la mise à exécution des recommandations est restée dans l’impasse.

Abondant dans le même sens, le chef de l’ Etat rwandais Paul Kagame a indiqué que la priorité majeure pour que le continent puisse se développer serait surtout de mettre l'accent sur les stratégies visant à renforcer les secteurs économiques.

"Pour aboutir à cette vision, cela exige également de promouvoir l’appropriation des programmes de développement par les communautés locales", a-t-il ajouté.

Selon le président Kagame, les pays africains ont en outre besoin d’assumer une certaine autonomie vis-à-vis de qui que ce soit veut dicter la manière dont ils doivent mettre en œuvre leurs programme de développement durables.

Un rapport déjà rendu public en 2012 par la Banque africaine de développement montre que les pays africains ont enregistré d’assez bons résultats économiques durant la dernière décennie, puisque entre 2002 et 2008 leur produit réel a progressé en moyenne de 5,8 % par an.

Mais certains signes laissent penser que le modèle actuel de croissance de la région pourrait ne pas être durable, car il repose sur l’exploitation de ressources naturelles qui ne sont pas inépuisables ou pas renouvelables et parce que ce modèle ne s’est pas accompagné d’améliorations suffisantes sur le plan de l’emploi.