Les Burundais pour la vérité sur les événements ayant endeuillé le pays
Société

@rib News, 31/10/2012 – Source Xinhua

Une enquête montre que 77,7% des Burundais plaident pour la connaissance de la vérité sur les événements ayant endeuillé le pays au cours des quatre dernières décennies (1965-2009).

La plupart des victimes pensent que la connaissance de la vérité sur les graves crimes ayant endeuillé le Burundi permettrait de garantir la « non répétition » des drames antérieures et « aiderait les bourreaux de prendre conscience du mal et fautes commis ».

Pourtant, 22,3% des personnes interrogées craignent que la mise en place de la Commission pour la vérité et la réconciliation (CVR) risque de « raviver les tensions, attiser la haine et la vengeance alors que les gens ont déjà oublié le mal vécu ensemble et commencent à se réconcilier petit à petit ».

L'enquête, dont les résultats ont été publiés au début de la semaine, a été effectuée par l'ONG burundaise, Trauma Healing And Reconciliation Services (THARS), pendant les dix derniers mois, sur un échantillon de 321 personnes des quatre provinces les plus peuplées du pays, à savoir Gitega, Ngozi, Kayanza et Makamba.

D'après M. Pierre-Célestin Ndikumana, chargé du volet « Justice de Transition », cette étude a pour but de « savoir les besoins en accompagnement psychosocial des victimes des diverses crises » ayant frappé le Burundi, particulièrement lors de la phase de mise en place effective de la CVR pour la période 1965-2009.

L'étude révèle que les victimes craignent que « leurs vies ne soient en danger une fois qu'elles auraient témoigné », a ajouté M. Ndikumana.

La deuxième crainte, a-t-il poursuivi, est que plusieurs bourreaux et témoins des graves crimes anciens comme celui de 1972 sont déjà morts ou trop âgés pour pouvoir témoigner lucidement sur les horreurs du passé, ce qui constitue une grosse entrave pour l'éclatement de la vérité.

En mai dernier, le président burundais Pierre Nkurunziza a promis la mise en place de la CVR avant fin 2012.