Légère baisse de la production du sucre au Burundi
Economie

PANA, 08/02/2009

 Bujumbura, Burundi - Quelque 18.000 tonnes de sucre ont été produites en 2008 par la Société sucrière du Moso (SOSUMO), basée dans le sud du Burundi, contre 20.000 tonnes la saison précédente, apprend-on de source officielle à Bujumbura.

La vieillissante usine des années 1980 ambitionnait au départ de produire annuellement au moins 22.000 tonnes de sucre mais peine aujourd'hui encore à atteindre cette performance.

Selon l'administrateur directeur général de la SOSUMO, Alexis Ntaconzoba, les aléas climatiques et la vétusté des équipements expliquent les faibles performances de l'usine qui parvient, néanmoins, bon an mal an, à couvrir les besoins à la consommation intérieure estimés à 15.000 tonnes.

Cette production, en apparence autosuffisante, souffre, en plus, de fréquentes pénuries spéculatives qui rendent rare le produit localement au profit des marchés extérieurs plus rémunérateurs.

Le produit a, par ailleurs, déjà un goût amer pour le consommateur qui a vu le kilo du sucre passer de 1.400 à 1.600 francs burundais (un dollar us = 1.220 francs burundais) dès le début de l'année sur décision du gouvernement dans le souci de combler un déficit budgétaire de plus de 150 millions de dollars US dans la loi des finances 2009.

Le projet, déjà avancé, de privatisation de l'unique société sucrière nationale, pourrait également déstabiliser les prix du sucre sur le marché local dans un avenir proche, appréhende-t-on encore du côté des associations de consommateurs.

Le gouvernement compte en effet rompre avec le monopole et ouvrir les capitaux de la SOSUMO aux privés à hauteur de 40% dans l'espoir de rendre l'usine plus rentable.

La société emploie pour le moment un peu plus d'un millier de permanents et saisonniers mais qui s'inquiètent déjà de leur avenir socioprofessionnel dans l'attente de la privatisation, dont beaucoup de travailleurs d'autres entreprises nationales qui sont passées par là ont une expérience amère.

L'usine dispose d'une concession de près de 6.000 ha dont seulement 3.000 sont pour le moment exploités.

Une légère extension des surfaces cultivées et un renouvellement des équipements vieillissants de l'usine pourraient, par ailleurs, permettre une production annuelle de 33 à 35.000 tonnes de sucre par an, annonce-t-on du côté de la SOSUMO, qui vante, au passage, la bonne qualité et la compétitivité du sucre burundais sur le marché régional.