Burundi : Un expert appelle à stopper l'érosion génétique
Economie

@rib News, 15/11/2012 – Source Xinhua

Un expert burundais préconise une volonté politique au Burundi pour stopper l'érosion génétique dans le pays en vue de promouvoir la conservation de certaines variétés culturales et sauvages en voie de disparition.

L'expert agronomique Denis Bandushubwenge, ancien cadre de l'Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU) et professeur à la Faculté des Sciences Agronomiques à l'Université du Burundi, recommande notamment aux décideurs politiques nationaux de promouvoir l'installation dans le pays des infrastructures équipés où on conserve les génotypes pendant plusieurs années ou de recourir aux banques de gène sous- régionales ou internationales pour qu'il y ait conservation de ces gènes sur base d'un contrat formel.

En effet, a-t-il précisé, certaines espèces culturales et sauvages qui existaient dans le passé sont en disparition à cause des effets de l'homme mais aussi de l'environnement. Certaines espèces sont plus menacées que d'autres. Il a évoqué le cas de la culture du manioc, où sur plus de 12 variétés, il ne reste que 4 à cause des maladies, sur 7 variétés de patate douce que comptait le pays, 3 sont disparues, le sorgho beaucoup apprécié pendant la période précoloniale et l'éleusine sont en voie de disparition.

C'est le même cas pour certaines variétés des cultures industrielles, des essences sylvicoles et agroforestières.

M. Bandushimana a déploré particulièrement l'érosion génétique de la race bovine « Ankolé » avec des caractéristiques spécifiques qu'on ne retrouve pas ailleurs, notamment la résistance aux maladies à cause du sang étranger des races importées, du croisement incontrôlé des races venant d'ailleurs qui ne sont pas soumis à un contrôle préalable avant de franchir les frontières burundaises.

Pour lui, le Burundi connaîtra inévitablement un problème de ressource d'amélioration ou de sauvegarde des variétés en cas d' aléas, des maladies ou d'autres contraintes à cause de cette perte du patrimoine génétique. Au Burundi, a-t-il renchéri, on vise plus la production sans programme de conservation génétique.

L'autre conséquence est la perte d'engouement pour la culture et l'élevage de certaines espèces améliorées par les paysans burundais à cause de la chute de la qualité par rapport aux anciennes variétés.