Rapatriement forcé des derniers réfugiés burundais de Tanzanie
Société

RFI, 15 novembre 2012

Le retour non sans douleur des réfugiés burundais de Tanzanie

 La Tanzanie voulait en finir avec les derniers réfugiés burundais dans ce pays et, depuis le 31 octobre, le Haut Commissariat aux réfugiés a débuté le rapatriement de 35 000 Burundais. Ces derniers ont perdu leur statut de réfugiés depuis le 1er août, alors qu’ils refusaient depuis trois ans de revenir dans leur pays d’origine.

Officiellement, tout se passe bien jusqu’ici pour les quelque 6 000 Burundais déjà rapatriés. Mais certains dénoncent leurs conditions de rapatriement. Certains assurent qu'ils vivent dans le centre de réfugiés depuis plus de deux ans. Ils vivent dans des baraquements en tôles où il fait horriblement chaud pendant la journée et un froid de canard dès la nuit tombée.

Alice Niringaba, trente ans et quatre enfants est née en exile. Elle est là depuis une semaine mais elle n’a pas encore digéré son retour au Burundi. « Je suis rentrée le 5 novembre, en réalité ils nous ont embarqué de force dans les bus. On ne voulait pas venir car on ne connaissait rien du Burundi, mais ils nous ont forcés de venir. Les Tanzaniens ne voulaient pas de nous, car ils nous reprochaient d’être de Burundais », raconte-t-elle.

Jean Nzokirantevye a vu le jour en 1932 au Burundi, un pays qu’il a fui en 1972. Quarante ans plus tard, c’est un vieil homme, le visage ravagé par les épreuves qu’il a traversées, et qui marche avec une canne. Il retrouvé un pays qu’il ne reconnaît pas, mais le plus dur pour lui, dit-il, c’est qu’il est sans nouvelle des siens.

« Les soldats tanzaniens nous ont chargés. Ma femme, ma fille et mes deux petits enfants ont paniqué et ont fui vers une autre partie du camp. Moi, j'ai été acheminé au Burundi et jusqu’à ce jour, je n'ai aucune nouvelle d'eux », se lamente-t-il.

Le Haut commissariat pour les réfugiés au Burundi reconnaît qu’il y a eu quelques échauffourées le premier jour du rapatriement dans le camp de Mtabila en Tanzanie, mais il assure que les choses sont rentrées dans l’ordre depuis lors.