Au moins 250 M USD pour harmoniser les salaires au Burundi
Politique

@rib News, 18/11/2012 - Source PANA

 Bujumbura, Burundi - Le ministre burundais de la Fonction publique, Mme Annonciata Sendazirasa, a fait état vendredi d’un montant "difficilement mobilisable à court terme" de quelque 270 milliards de francs burundais (près de 250 millions de dollars américains) pour avoir de quoi financer l’harmonisation des salaires dont c'est l'une des revendications-phare de certaines catégories des 100.000 fonctionnaires du pays.

Les fonctionnaires du secteur de l’Education représentent le tiers des personnels de la Fonction publique nationale et ce sont surtout eux qui inspirent le plus de soucis au gouvernement par leur multiplication des grèves pour revendiquer l’harmonisation des salaires.

Les magistrats, les membres des corps de défense et de sécurité, ainsi que les médecins sont, par contre, ceux des travailleurs dits «privilégiés» dans l'opinion et qui se plaignent le moins du mauvais traitement salarial.

En attendant la justice sociale pour tous, le gouvernement propose la suppression temporaire des annales sur les salaires mensuels les plus élevés qui sont, pour le moment, de l’ordre de 150.000 francs burundais (100 dollars américains) dans la Fonction publique, afin d’avoir de quoi rehausser les rémunérations les plus basses et précaires.

La suppression des annales, qui est également synonyme de «gel des salaires» pour certains, ne devrait rapporter que quelque sept milliards de francs burundais (près de 5 millions de dollars américains) par an.

De l’avis de Mme Eulalie Nibizi, l’une des grandes figures du mouvement syndical national, "la solution n’est pas celle-là, si l’on veut réellement garantir une justice sociale pour tous".

Du point de vue de cette vice-présidente de la puissante Confédération des syndicats du Burundi (COSYBU), «le relèvement des salaires les plus bas est du ressort du gouvernement et non des travailleurs, qui ont déjà tout le mal du monde à nouer les deux bouts du mois avec ce qu’ils perçoivent aujourd’hui».

Les deux parties prenantes au dialogue social ont étalé, vendredi, sur la place publique, leurs divergences de vues au bout de deux journées de discussions infructueuses sur un projet gouvernemental qui vise l'harmonisation des salaires dans la Fonction publique dès l’année prochaine.

La marge de manœuvre du gouvernement burundais reste des plus étroites, étant donné que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international veillent au grain depuis un certain temps, en s’opposant au gonflement de la masse salariale pour ne pas hypothéquer les équilibres macro-économiques du pays déjà précaires.

Les dernières augmentations salariales, de l’ordre de 15% dans la Fonction publique, remontent au lendemain des premières élections générales post-conflit de 2005.