RDC : Le sommet de Kampala lance un appel au M23
Afrique

@rib News, 24/11/2012 – Source Reuters

Les dirigeants de cinq Etats de l'Afrique des Grands Lacs réunis en Ouganda ont invité samedi les rebelles congolais du M23 à cesser d'étendre les combats dans le nord-est de la RDC et à évacuer la ville de Goma.

Sur le terrain, l'armée gouvernementale consolide ses positions au Sud du chef-lieu de la province du Nord-Kivu pour tenter d'enrayer la progression des insurgés qui ont pris Goma mardi.

A Kinshasa, la capitale, le gouvernement du président Joseph Kabila a interdit les manifestations en invoquant la nécessité de faire régner l'ordre public face à ce que le directeur de la police nationale, Charles Bisengimana, a qualifié d'"état de guerre non déclarée".

Le sommet de Kampala visait à trouver une solution pacifique aux violences qui embrasent les provinces congolaises des Kivu et menacent de s'étendre au-delà des frontières de la République démocratique du Congo .

Les insurgés du M23, soupçonnés par les experts des Nations unies d'être soutenus par le Rwanda voisin, qui le nie farouchement, se sont emparés de Goma et ont menacé de "libérer" le reste du pays.

Dans une déclaration signée par les dirigeants de l'Afrique des Grands lacs réunis à Kampala, ces derniers ont demandé aux insurgés congolais de cesser de menacer de renverser le gouvernement élu de Kinshasa, de "mettre un terme à toutes ses activités de guerre et de se retirer de Goma".

Jean-Marie Runiga, chef politique du M23, se trouvait lui aussi dans la capitale ougandaise. On ignorait s'il avait rencontré le chef de l'Etat congolais.

À 20 KM DE GOMA D'ICI 48 HEURES

Les pays des Grands Lacs ont aussi proposé de déployer une force commune de trois compagnies à l'aéroport de Goma comprenant une première de soldats africains neutres, une deuxième de soldats de l'armée régulière de la RDC et d'une troisième composée de rebelles du M23, qui occupent actuellement l'aérodrome.

Les insurgés sont ainsi priés "(...) de se retirer dans les 48 heures de leurs postions actuelles à une distance minimale de 20 km de la ville de Goma". Le communiqué publié à Kampala ne stipule pas quelles pourraient être les conséquences au cas où le M23 n'obtempèrerait pas.

Les rebelles ont fait savoir qu'ils attendaient le compte-rendu du sommet de Kampala par Jean-Marie Runinga.

Mais il a fait part d'un scepticisme initial à propos du projet de déploiement d'une force tripartite à Goma comprenant des soldats gouvernementaux. "La population locale l'acceptera-t-il ? J'en doute", a déclaré Vianney Kazarama, porte-militaire du M23.

L'Ouganda, pays hôte, la RDC, la Tanzanie et le Kenya étaient représentés par leurs présidents. Le chef de l'Etat rwandais, Paul Kagame, avait délégué son ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo.

Les chefs d'Etat de la région suggèrent aussi que les casques bleus de la Monusco déjà présents à Goma occupent et assurent la sécurité d'une zone neutre située entre la ville et les secteurs désormais sous contrôle des insurgés.

Enfin, le sommet de Kampala a estimé que les policiers qui ont été désarmés à Goma par le M23 retrouvent leurs armes de manière à reprendre leur mission.

Les forces gouvernementales renforcent leurs positions sur les rives du lac Kivu, a déclaré à Reuters un de leurs porte-parole. "Notre objectif est de reconquérir du terrain perdu", a déclaré le colonel Olivier Hamuli, au nom des Forces armées de la RDC (Fardc).