Burundi : La Brarudi SA sur le point de tomber en faillite ?
Economie

@rib News, 13/12/2012

 C’est une rumeur qui est confirmée par une source autorisée. La Brarudi SA, la seule grande entreprise des boissons au Burundi, a enregistré une perte de plus de 15%, dans un espace ne dépassant pas deux mois seulement.

Selon le porte-parole de cette entreprise commerciale burundaise, Alexandra Sindahera, s’exprimant dans une interview avec l’agence Reuters, les prix qui ont été augmentés ces derniers jours sont à l’origine de cette diminution de la consommation de la bière et des limonades produites par cette société.

Au moins 40% de diminution de la consommation des produits Brarudi ces deux derniers mois, suite à l’augmentation des prix par le Gouvernement burundais depuis deux mois. Une bouteille de Primus est passée de 1000 à 1150 FBu, tandis qu’Amstel est passé de 1200 à 1500 Fbu en juillet dernier.

La population burundaise a vite changé de comportement après la hausse des prix par le Gouvernement burundais. Ce dernier avait pour objectif de combler un déficit budgétaire de plus de 64 million d’USD dû à un retard dans le déboursement des aides promises par l’Occident. La cause de ce retard étant la crise économique, selon les officiels de Bujumbura, ou la mauvaise gouvernance imputables à certaines autorités hautement placées et bénéficiant d’une protection de l’Etat, selon les diplomates occidentaux accrédités à Bujumbura.

Seule la Chine est prête à appuyer le Burundi sans condition, tandis que l’Occident exige de la bonne gouvernance au moment où le Burundi est classé 6ème pays le plus corrompu de la planète-selon le dernier Rapport de Transparency International.

La Brarudi SA représente à lui seul 20% de l’assiette fiscale burundaise et est perçue comme l’un des principaux grands contribuables du pays. Sa chute risque de causer plus de mal que de bien pour un pays dont tous les indices de l’économie sont au rouge.

En effet, l’inflation gravite entre 16% et 11% depuis un certain temps et les prix ne cessent d’augmenter. Entre temps, les pays donateurs posent des conditions pour l’octroi de leur assistance à ce mauvais élève qui obtient toujours la mauvaise note en ce qui est de la bonne gouvernance.

Déjà des licenciements !

Au moins 150 techniciens, balayeurs ou autres travailleurs du site de production de Gitega connu sous le nom de Bragita ont été renvoyés de leurs services. L’un d’eux a raconté que, depuis un certain temps, ce site de Gitega ne produit plus de boissons, mais ces dires n’ont pas été vérifiés.

Le site de Gitega emploi au moins actuellement entre 50 et 70 employés qui avaient de contrats plus ou moins stables, après le départ des 150 qui avaient des contrats temporaires.

"On ne sait pas ce qui va suivre demain. L’avenir est incertain" ; lance un travailleur du site de Bujumbura craignant pour son départ dans les prochains jours.

Changement de comportement ou Châtiment contre le Gouvernement ?

Depuis un certain temps, la Brarudi SA a été un terrain de combat des organisations de la Société civile et le Gouvernement d’un coté et entre le Gouvernement et les partis de l’opposition. Dès le début de cette année, 470 organisations de la Société civile engagées dans la campagne contre la vie chère avaient demandé aux Burundais de s’abstenir des boissons de la Brarudi SA en signe de protestation contre le non payement de l’IPR des hauts cadres de l’Etat, et l’incitation au Gouvernement à prendre des mesures contre la vie chère au Burundi.

Les consommateurs devraient aussi dire non à l’Etat qui venait de décider un hausse des produit Brarudi SA et le coût de la communication pour combler un déficit budgétaire énorme de plus de 64 million d’USD.

Les consommateurs des produits Brarudi SA avaient aussi été appelé par l’opposition de l’ADC-Ikibiri (légale selon elle et illégale selon le pouvoir) à s’abstenir des téléphones mobiles et des produit de la Brarudi pour punir le Gouvernement dont la Police venait de fouetter certains anciens leaders surtout les femmes qui se rendaient dans un meeting du Frodebu à Gatumba, il y a quelques jours.

Certains travailleurs  de la Brarudi s’étaient déjà inquiétés de ces appels sur leurs comptes sociaux, déplorant des pertes qui peuvent suivre ces appels au boycott des produits Brarudi.

Si la fin du monde, prôné par les Maya ou les adeptes d’une certaine Eusébie risquent d’être reporté, la fin de l’économie burundaise, elle, ne sera pas reportée. La Brarudi SA est le grand payeur des travailleurs de l’Etat suite à ces taxes.

Brarudi SA, c’est environ 500 employés, 2 sites de production à Bujumbura et Gitega, deux actionnaires Heineneken NV et l’Etat Burundais. C’est également 12 produits Primus, Primus Pression, Amstel 65 Cl, Amstel 33 Cl, Amstel Pression, Amstel Bock, Coca-Cola, Fanta Citron, Fanta Orange, Schweppes Soda, Schweppes Tonic, Schweppes Soda et une bière importée, la Heineken.

C’est une capacité de production d’environ 100 000 bouteilles par heure avec deux lignes modernes et entièrement automatisées et une ligne semi-automatique. Un réseau de distribution étendu avec plus de 200 clients directs, des dépôts et SSD (Strategic Sales Depots) sur tout le territoire, un charroi de 12 camions remorques et 22 camions de livraison directe. [JMM]