Le pouvoir burundais veut-il la fermeture de la Brarudi ?
Economie

@rib News, 20/12/2012

 La Brarudi SA, jusqu’ici seule brasserie et limonaderie au Burundi, a enregistré une perte de plus de 15%, dans un espace de seulement deux mois, à cause d’une diminution de la consommation due à la hausse des prix de ses produits, a annoncé la semaine dernière la société.

La Brarudi SA aurait aujourd’hui atteint un déficit record de plus de 2 milliards de Francs, selon une source bancaire à Bujumbura. L’entreprise envisagerait même la fermeture d'ici quelques mois de son site de Gitega (Bragita), selon une source interne ayant requis l’anonymat.

L’augmentation des prix des produits Brarudi est consécutive à la hausse incessante des taxes de consommation que le gouvernement burundais pratique sur la bière, les limonades, l'eau minérale, les vins et autres spiritueux, explique-t-on du côté de cette entreprise.

Le Gouvernement burundais rétorque que ces hausses de taxes s’expliquent par la révision budgétaire consécutive aux difficultés financières internationales et à la hausse des prix des denrées et produits pétroliers, mais selon d’autres informations il semblerait que la réalité soit toute autre.

Plusieurs sources concordantes rapportent que le président burundais Pierre Nkurunziza serait sur le point d’ouvrir sa propre Brasserie à Ngozi, sur sa colline de Vyerwa. La date du  24  décembre 2012 est même  avancée par certains comme jour d’inauguration de cette nouvelle société directement concurrente de la Brarudi.

D’après les informations en notre possession, la nouvelle entreprise, qui appartiendrait donc au chef de l’Etat associé à quelques Généraux très influents, produira une bière dénommée "Soma" qui serait comme la bière "Primus", produite par la Brarudi,  mais avec un prix relativement bas !

Concurrence déloyale en vue, entend-on déjà dans les milieux commerciaux sur place, surtout que cette société pourrait bénéficier de quelques avantages en matière d’exonération d’impôts et taxes, craint-on dans ces milieux.

Le Gouvernement prendra-t-il le risque de pousser à la faillite la Brarudi SA qui représente à elle seule 20% de l’assiette fiscale burundaise ? Car la fermeture de la cette entreprise aurait des conséquences sans précédent sur tout le système socio-économique national, selon les analystes.

Affaire à suivre … [MG]