Burundi : de 800 à 1.400 étrangers expulsés, surtout congolais et rwandais
Sécurité

@rib News, 19/02/2009 – Source AFP

Pierre Chanel NtarabaganyiLe Burundi a expulsé en un mois entre 800 et 1.400 étrangers, essentiellement congolais et rwandais, accusés par la police d'être en situation irrégulière et responsables "de la majorité des crimes" commis le pays, a-t-on appris auprès de la police et de l'ONU.

Depuis le début de l'opération, mi-janvier, "la police a expulsé environ 800 étrangers irréguliers, dont 600 Congolais de République démocratique du Congo, une centaine de Rwandais et quelques Tanzaniens, Ougandais, Sénégalais", a annoncé jeudi le porte-parole national de la police, Pierre Chanel Ntarabaganyi.

De son côté, un responsable du Bureau intégré des Nations Unies au Burundi (Binub) a déclaré sous couvert d'anonymat que "le Burundi avait déjà procédé à l'expulsion de 1.406 personnes à la date du 16 février".

Selon ce responsable, "621 personnes, essentiellement des Congolais, ont été expulsés de la capitale Bujumbura, et le reste des expulsés, en grande partie des Rwandais, ont été chassés à partir de l'intérieur du pays, surtout de la province de Cibitoke (Nord-Ouest)".

"Il s'agit d'un travail de routine qui vise à chasser des irréguliers qui sont responsables de la majorité des crimes qui sont commis dans ce pays", a assuré pour sa part le porte-parole de la police.

Le président de l'Association pour la protection des personnes détenues et des droits humains (Aprodeh), Pierre Claver Mbonimpa, a condamné "cette chasse aux étrangers car ils sont traités de manière dégradante".

Ils "sont arrêtés pendant les rafles de la police, rassemblés dans un stade, avant d'être embarqués dans un camion en direction de la plus proche frontière", a-t-il dénoncé.

Des dizaines de personnes expulsées, qui possédaient des cartes d'identité burundaises, ont accusé la police sur des radios locales privées d'avoir déchirée ces documents sur ordre du pouvoir.