Le sol du Burundi perd progressivement sa fertilité
Economie

@rib News, 04/01/2013 – Source Xinhua

 Le sol du Burundi perd progressivement sa fertilité suite à une dégradation grandissante due à plusieurs facteurs, a déclaré Ferdinand Nderagakura, coordonnateur du projet "Renforcement des Capacités pour la gestion durable des terres".

En effet, a-t-il explicité, la forte dépendance de la population burundaise vis-à-vis de la terre entraîne une surexploitation des sols qui provoque la perte de la fertilité. A cela s'ajoute l'exigüité des exploitations agricoles (la taille moyenne par ménage étant de 0,5 ha) suite au système d'héritage par succession et à la forte croissance démographique non maîtrisée avec un taux annuel de 3%.

Cette dégradation des sols est encore accélérée par des facteurs anthropiques, notamment la déforestation, la mauvaise utilisation des terres et le surpâturage, tous liés à la recherche de la satisfaction des besoins d'existence de la population, a-t- il déploré.

Selon la même source, une estimation partielle des coûts de la dégradation des sols au Burundi dans le secteur agricole, qui occupe 93% de la population burundaise, fait état de 21 millions USD par an pour les céréales, 73 millions USD par an pour les légumineuses et 400 millions USD par an pour tous les groupes de cultures vivrières.

L'inaction contre la dégradation des sols ouvre ainsi la spirale de pauvreté pour la population, estimée à 8 millions d'habitants, déjà en situation socio-économique précaire, a-t-il insisté.

En outre, a-t-il poursuivi, des variabilités climatiques liées aux changements climatiques, les famines récurrentes, le mouvement migratoire des populations, les inondations, l'envasement et la pollution des lacs et des cours d'eau sont autant des conséquences liées à cette dégradation des sols.

M. Nderagakura recommande à l'Etat burundais de promouvoir l' utilisation planifiée et rationnelle des sols, la préservation et le maintien de la productivité des sols et autres biens et services des écosystèmes, l'allégement de la pression démographique sur les terres, le renforcement des capacités pour une gestion durable des terres ainsi que l'instauration d'un mécanisme financier pour une gestion durable des terres.